兵者詭道也 孫子兵法 |
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Toute la science de la guerre repose sur la duperie. Sun Tzu - L'art de la guerre |
Dieu Unique: Errance
1 | Oraison, Fiat Lux, Bénédiction des Ephraïm |
2 | Bénédiction, Lecture spirituelle, C'est sans mensonge que s'accomplit la Loi |
3 | Dissipation, Manne, La parole est mon arme, Silence aux lèvres de mensonge |
4 | Daniel dans la fosse aux lions, Dies Irae |
5 | Le goût de la Mort, Les noms effacés |
6 | Le Seigneur de l'aube naissante, Empathie |
7 | Père, entre tes mains je remets mon esprit, Les petits serviteurs |
8 | Les satellites de Rahab, Le témoignage des chairs |
9 | Mektoub |
10 | Les chaînes pour qui doit être enchaîné |
0 | Baptême (X), 'Aqiqa (عقيقة) (I), Mikveh (מִקְוָה) (J) |
1 | Messe (X), Absolution (X), Ordalie, Lailat al Qadr (I), Chophar (שופר) (J) |
2 | Eucharistie (X), Eau Bénite (X), Diya (I) |
3 | Ars Moriendi (XR), Anathème, Flammes purificatrices (XR), Khanaadha (جنازة) (I), Tahara (טהרה) (J) |
4 | Onction (X), Saint Chrême (X), Serment sur les écritures, Aïd al-Adha (I), Dormition (XB) |
5 | Magen David, Rogation, الأعراف (Al-'A'râf) (I) |
6 | Exorcisme, L'arbre ar-Zaqqoum (I) |
7 | Sacre (X) |
1 | Consécration |
2 | Petite Kabbale |
3 | Vade retro Satanas |
4 | Double-Vue |
5 | Ordination (X) |
6 | Sacralisation |
7 | Kabbale: le Seuil |
8 | Kabbale: les Clefs |
9 | Kabbale: le Gouffre (Hod, Yesod et Nezah) |
10 | Résurrection, Kabbale: Golem |
11 | Kabbale: l'Abîme (Tiferet, Gevurah, Hesed) |
12 | Kabbale: le Métatron (Binah, Hokhmah) |
13 | Kabbale chrétienne (X), Soufisme (I), Midrashim (J) |
L'Islam et le Christianisme reposant sur
la Bible, les trois Dogmes existants reposent donc sur cette idée
d'un Dieu Unique introduite par le judaïsme. A l'intérieur de cette racine commune on trouve entre autres
la Kabbale, issue de la religion juive, mais ayant influencé les trois grands dogmes.
Il existe une autre forme de vénération du Dieu Unique: le satanisme, décrit dans l'article Satan. Satan ("adversaire"
en hébreu) n'est autre que l'indispensable double de Dieu. Ceux qui lui rendent un culte sont pricipalement issus de la culture
chrétienne, car cette religion a créé le Satanisme en le nommant précisément par l'intermédiaire de l'Inquisition. Les deux autres religions
identifient Satan/Elbis, mais ne mentionnent pas un réel culte. Ainsi le satanisme est-il principalement occidental, dans son dogme comme
dans ses traditions. Il correspond à un détournement de la Kabbale par les Anges Déchus qui ont suivi l'Adversaire dans sa Chute.
En matière de Teinte Spirituelle, les adorateurs du Dieu Unique sous
sa forme normale doivent suivre la voie de la Vertu Zoroastrienne,
respectivement judaïque,
chrétienne ou musulmane. Ces trois Teintes Spirituelles
sont sœurs mais considérées comme distinctes du point de
vue magique. Quant aux prêtres, ils cesseront de recevoir de la Grâce
si jamais le score associé à leur Teinte Spirituelle tombe à 0 ou
moins.
On ne prétend pas décrire l'ensemble des trois religions du
Livre dans
cet article et de nombreuses traditions, coutumes et rituels n'y sont
pas décrits.
Ce qu'on propose ici est seulement un canevas et une réinterprétation
de ces trois religions
dans le contexte de Terre Seconde, notamment sous la forme d'une
pratique magique pour les
prêtres. Toutes les fêtes ou rituels existants ne sont par exemple pas
cités car on se limite à
ceux qui peuvent être interprétés sous la forme d'un pouvoir magique.
De même toutes les interdictions
(notamment les interdits alimentaires à travers les notions de cacher,
halal et le carême chrétien) ne sont
pas citées. Il appartiendra à tout joueur désireux de jouer un personnage
chrétien, juif ou musulman de décider de son niveau d'implication et
de correspondance
avec la contrepartie réelle de ces religions.
Le dogme judaïque
C'est le culte originel du Dieu Unique, mené par les Hassidim (les "pieux" en hébreu), la
réminiscence sur Terre Seconde du peuple juif.
La langue liturgique du dogme judaïque est l'hébreu, c'est-à-dire également la langue angélique dans le contexte de Terre Seconde.
Tout prêtre Hassid a donc également une affinité mortelle du verbe "langue angélique", qui n'est cependant associée à aucune
extension ni pouvoir, à moins qu'il ne soit également mage angéliste, ce qui sera le cas
pour une minorité d'entre eux.
Le dogme judaïque fut historiquement le tronc commun monothéiste à partir duquel se développèrent
Christianisme puis Islam. Mais si ces deux religions sont universalistes, dans la mesure
où elles ont vocation à englober toute l'humanité (et uniquement celle-ci d'ailleurs, les
trois cultes du Dieu Unique étant unanimes dans leur rejet des lignées
mortelles
non-humaines, comme les Elfes etc... à l'exception des Djinns pour
l'Islam, cf. Peuple-Fée), le judaïsme est une religion plus ancienne, et
en tant que telle
associée à une culture et un peuple précis : les Hébreux, de même que le shintoïsme et l'hindouisme
aujourd'hui sont indissociables respectivement des cultures japonaise et indienne, et
ne partagent nullement l'obsession prosélyte qu'on retrouve
dans les religions chrétienne, islamique et bouddhiste. Cela ne signifie pas que les
conversions n'aient jamais eu lieu, mais qu'elles restèrent un épiphénomène tout-à-fait
extérieur aux préoccupations du culte.
Le dogme judaïque repose d'abord sur la Torah, appelée aussi le Pentateuque, autrement dit
les cinq premiers livres de ce que les chrétiens ont appelé par la suite
l'Ancien Testament et qui regroupe les textes les plus importants de la tradition juive.
Le Pentateuque contient la Génèse, l'Exode, le Lévitique, le Livre des Nombres et
le Deutéronome, et raconte le mythe de la création du monde, de l'origine des trois
lignées humaines: celle de Japhet, celle de Sem et celle de Cham, censées représenter
respectivement les européens, les moyen-orientaux et les africains. C'est de Sem
que vient le terme "sémite" qui à l'origine se rapporte à un ensemble culturel
englobant entre autre les Hébreux, mais aussi
l'Égypte ancienne, Babylone, l'Éthiopie et aujourd'hui le monde arabe,
et qui est à l'heure actuelle improprement utilisé pour désigner la communauté juive
uniquement, notamment à travers l'usage du terme "antisémite". Cette dérive du terme
fut d'ailleurs, de manière assez ironique, le fait des premiers groupements
racistes à l'égard des juifs, notamment la Ligue Antisémite.
Parmi les fils de Sem se distingueront les douze tribus
nées des douze fils de Jacob, renommé par la suite Israël.
Ces douze tribus constituèrent le peuple d'Israël, qu'on appela
aussi Hébreux et plus tard Juifs.
Les Hébreux étaient donc un peuple moyen-oriental, sans doute nomade, appartenant à un large
ensemble de cultures très variées, qui se distinguait de ses voisins non pas
tant par son monothéisme, mais par l'affirmation que son dieu était le Créateur Unique
et la seule véritable divinité. La tradition écrite du judaïsme
a sans doute été rédigée au moment où ce peuple s'est rendu maître de la Palestine,
établissant deux royaumes rivaux: Israël et Juda, le royaume de Juda
s'étant constitué par la sécession de la tribu de Juda. Cette tradition emprunte énormément de
thèmes que les Babyloniens avaient eux-mêmes repris aux Sumériens. En effet
le mythe du Déluge et de l'Arche sont déjà présent chez ceux-ci, et les aventures de Moïse
sont très proches de celles du héros sumérien Gilgamesh. Le Cantique des Cantiques
et le Livre de Job sont par endroits des paraphrases de légendes sumériennes.
La rédaction de ces textes correspondit sans doute pour les Hébreux à un impératif
nationaliste, afin de fonder une légende commune. Il est probable que ce fut en
Juda qu'on s'en occupât, car le Livre des Rois raconte et justifie la conquête d'Israël
par Juda, en affirmant que les Hébreux du Royaume d'Israël ont trahi leur Dieu en vénérant
les dieux des Babyloniens.
Le dogme judaïque s'inscrit donc dans une tradition mythologique plus ancienne
en l'adaptant aux besoins spécifiques des Hébreux. Il désigne ceux-ci comme le peuple
élu, considéré en quelque sorte comme le moins mauvais par Dieu. Cette conception
peut sembler choquante aujourd'hui mais à l'époque où fut rédigé l'Ancien Testament
il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'un peuple s'affirmât supérieur aux autres.
En tant que peuple élu, les enfants d'Israël fuient l'Égypte qui les
avait réduits en esclavage pour aller jusqu'à la terre promise, la Palestine,
terre fertile "de lait et de miel". La Torah raconte la violente conquête de
la Palestine, au détriment de leurs occupants, les Philistins, et
l'établissement du premier royaume d'Israël (avant la sécession) par le roi David, auquel succédera
Salomon, réputé pour sa sagesse. La thématique du peuple élu est essentielle au judaïsme,
car elle explique que la foi se transmette en théorie par les femmes, c'est-à-dire qu'on est juif si on
est né d'une mère juive, et qu'elle ne recherche pas la conversion. Le peuple élu est supérieur
aux autres, et la réunion de l'humanité entière sous l'autorité du dieu d'Israël n'est censée
arriver qu'à la fin des temps. En attendant, ne mélangeons pas les torchons et les serviettes.
Outre l'existence de ce dieu créateur invisible, qu'on ne peut ni représenter ni nommer, auquel
on ne peut dresser d'idole, qui a donné aux hommes les fameuses
tables de la Loi
et qui ne se manifeste qu'à travers ses messagers: les Anges, un mythe essentiel
du judaïsme est celui des Prophètes, ou Messies. Le Dieu d'Israël n'étant pas révélé,
contrairement aux divinités grecques ou égyptiennes, il communique par l'intermédiaire
de prophètes, qui transmettent sa parole avec plus ou moins de bonheur.
Moïse est le prophète emblématique de la tradition juive, mais
il est loin d'être le seul. La lignée des prophètes remonte jusqu'à Adam, le premier homme
d'après la Génèse, et le peuple hébreu attend toujours le prochain Messie,
qui doit sauver le peuple d'Israël des persécutions et humiliations qu'il a subies,
notamment après la conquête de la Judée par les Romains et la déportation
massive qui suivra la destruction du Temple de Jérusalem en 70 après JC.
L'originalité du dogme judaïque par rapport aux religions païennes qui l'entourent
réside d'abord dans cette mystique du salut : l'homme est fondamentalement mauvais depuis
le péché originel d'Adam et Ève, et le salut réside en la foi absolue en une divinité
toute-puissante, unique, invisible mais surtout parfaite, en un mot inhumaine,
au contraire des divinités païennes très humaines dans leurs vicissitudes et
leurs errements. Ainsi le judaïsme introduit dans la religion la notion de
vertu individuelle, qui permet à l'homme de vaincre le mal dans le cadre d'un rapport
personnel avec Dieu, alors que pour les peuples antiques, la vertu
est intrinsèquement sociale puisque censée garantir la cohésion et l'harmonie de la société
avant toute chose. On peut nuancer cela en remarquant que la philosophie païenne
accomplit la même évolution de son côté, notamment à travers la pensée platonicienne.
Cette idée de vertu individuelle et absolue est particulièrement évidente
dans le Livre de Job:
"Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel,
et Satan vint aussi au milieu d'eux. L'Éternel dit à Satan: D'où
viens-tu? Et Satan répondit à l'Éternel: De parcourir la terre et de
m'y promener. L'Éternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur
Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre
et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal.Et Satan
répondit à l'Éternel: Est-ce d'une manière désintéressée que Job
craint Dieu? Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce
qui est à lui? Tu as béni l'œuvre de ses mains, et ses troupeaux
couvrent le pays. Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui
appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face."
Une fois n'est pas coutume: Dieu accorde à Satan le droit de tourmenter
à loisir le malheureux Job à condition de le maintenir en vie.
Sous le feu des calamités envoyées par Satan Job commence
par renier Dieu, avant de comprendre qu'il doit aimer et vénérer
Dieu dans l'adversité comme dans la prospérité. Ce texte illustre
une opposition par rapport au monde païen qui considère que le culte
est une forme d'échange de bons procédés entre les Dieux et eux :
les Dieux se nourrissent des fumées des sacrifices et accordent
aux mortels les bienfaits qui permettent à ceux-ci de
prospérer et de rendre hommage à leurs Dieux avec d'autant plus
de prodigialité. Les païens rendent hommage à leurs Dieux avant une
entreprise (les Grecs sacrifiaient un taureau à Poséidon avant d'embarquer etc...)
quelconque et une seconde fois si celle-ci est couronnée de succès.
On peut d'ailleurs retrouver ce comportement dans la vénération chrétienne
des Saints, notamment à travers l'utilisation des cierges et des ex-votos.
Ainsi la vertu de l'homme est-elle pour le judaïsme absolue, et
indépendante de sa condition matérielle. Les Romains et les Grecs
considéraient par exemple que la vertu était concomitante à la condition
sociale: on n'attendait nulle vertu de la part d'un esclave, mais l'exigence
de vertu était censée augmenter en même temps que le statut.
En revanche pour les Hébreux le statut social n'a aucune
importance, dans un sens comme dans l'autre, comme l'illustrent
l'histoire de David et Bethsabée,
ainsi que celle d'Achab et de la vigne de Naboth, et la soumission doit être
inconditionnelle comme l'illustre le sacrifice d'Isaac.
Dans la joie ou la
douleur, la richesse ou la pauvreté
le rapport de Job à Dieu ne doit pas changer, et la vertu est
liée à ses seules actions, dires... et même pensées.
Car c'est un autre aspect fondamental de la pensée hébraïque : les actions ou les paroles mauvaises
ne sont pas seules à offenser la divinité, mais également les pensées et les désirs,
car Dieu est omniscient, omniprésent en même temps qu'omnipotent.
C'est ce qu'on retrouve dans le precepte zoroastrien exigeant de
l'homme qu'il fasse preuve de "bon comportement,
bonne parole et bonne pensée". Les religions païennes châtient sans pitié
les actes ou les paroles impies, mais ne s'intéressent guère aux pensées ou aux désirs
(il en va autrement de la philosophie platonicienne qui aborde également
ce problème mais sous un angle laïque).
Pour employer le jargon psychanalytique, on pourrait dire
que le judaïsme introduit le surmoi dans la religion. Soudainement
c'est l'intention qui compte! Cette notion sera énormément utilisée
par le Christianisme par la suite.
La réminiscence sur Terre Seconde de cette culture se fait à travers les Hassidim
("pieux" en hébreu), qui existent - comme les Juifs de Prime Terre à l'An Mil -
sous la forme d'une diaspora répartie à travers différents pays, et présente
en tant que minorité tolérée au sein d'une autre culture dominante.
Leur statut et leurs droits varient selon les cultures d'accueil. Si l'on se réfère
au Moyen-Âge de Prime Terre leur statut était nettement plus favorable dans les
pays musulmans que chrétiens. En terre musulmane Juifs (et Chrétiens) devaient
payer un impôt spécial, moyennant quoi ils avaient un statut égal à celui des Musulmans;
en revanche en terre chrétienne ils n'avaient accès qu'à certaines professions
interdites aux Chrétiens, tournant essentiellement autour de l'usure et de la banque
en général. Ils furent utilisés également par les Rois de France pour percevoir
les impôts, ce qui ne contribua guère à les rendre populaires auprès des Gentils.
Leur statut judiciaire resta longtemps très précaire. En France, avant Philippe le Bel
un Juif pouvait être incarcéré sur simple requête d'un homme d'Église. Traditionnellement
les monarques se sont appuyés sur la communauté juive qui n'avait d'autre protecteurs
qu'eux et leur était de ce fait d'une absolue fidélité. Ce fut également
l'attitude de Jules César pendant toute la période où il chercha à prendre le
pouvoir absolu sur l'Empire.
En terre païenne les Juifs sont en général tout simplement ignorés car les sociétés
païennes sont traditionnellement tolérantes vis-à-vis des cultes étrangers. Les Juifs
seront donc tolérés mais méprisés comme toute population considérée comme allogène.
Le Judaïsme comme l'Islam ne considèrent pas l'état de prêtre comme
un sacrement contrairement au Christianisme médiéval,
et n'ont pas de clergé au sens chrétien du terme. Dans le contexte de Terre Seconde
la discipline de prêtre est cependant applicable au Judaïsme et par la présence de
l'affinité divine le prêtre juif est de fait intrinsèquement différent de ses pairs,
mais dans ce cas l'affinité ne dépend d'aucun rituel religieux, et est donnée
par le Dieu Unique lui-même.
De même la hiérarchie entre les prêtres juifs ne repose sur aucune échelle
formelle comme c'est le cas chez les Chrétiens. Les prêtres sont formés au sein des
écoles rabbiniques qui sont totalement indépendantes les unes des autres et
souvent ne communiquent même pas entre elles. Une particularité du
Judaïsme de Terre Seconde est qu'une proportion importante des Juifs ayant fréquenté
une école rabbinique, ils parlent souvent la langue
liturgique, l'hébreu, qui est aussi la langue angélique. Les plus instruits
d'entre eux, quoique n'étant pas prêtres, ont donc en eux une affinité
angélique, quoiqu'ils ne soient pas mages et n'en tirent aucun pouvoir dans l'immense
majorité des cas.
Le dogme chrétien
Le grand paradoxe du christianisme est que son fondateur théorique, à savoir Jésus lui-même,
ne se conçoit pas comme le prophète d'une nouvelle religion, mais comme un réformateur
du judaïsme. C'est une différence essentielle avec Mahomet, qui lui fonde l'Islam
en tant que religion nouvelle, et la verra se répandre de son vivant. Le
christianisme quant à lui mettra un certain temps à se distinguer formellement du judaïsme. Il
se développe au début selon deux courants rivaux: le courant judéo-chrétien, qui est
sans doute le plus ancien,
et le courant pagano-chrétien, qui a pris le pas sur le premier
autour du IIème siècle après JC. À l'origine secte du judaïme, le christianisme
s'adressa au début aux seuls Juifs : c'est ce que représente le courant
judéo-chrétien. Au contraire, le courant pagano-chrétien affirma que
le message du Christ s'adressait à toute l'humanité et
imposa le christianisme comme religion différente du judaïsme, tout en reconnaissant
une forme de filiation par rapport à celui-ci.
La théorie dominante
du Christianisme s'articule peu à peu autour de l'idée que Dieu d'Israël est
le dieu des Chrétiens, mais qu'Il s'est détourné de son peuple élu parce que celui-ci
n'a pas reconnu le Christ. Cet antagonisme peut être perçu de manière plus ou moins
agressive au sein des Chrétiens, de la position affirmant que les Juifs seront sauvés
plus tard, lorsqu'ils reconnaîtront l'inutilité de leur obstination à nier la divinité du Christ,
à celle qui présente le peuple juif comme déicide, s'étant lui-même maudit à jamais
par le meurtre du Christ dont il aurait été l'instigateur d'après les Évangiles.
Le Christianisme emprunte au Judaïsme ainsi qu'à la pensée
platonicienne de nombreuses notions, outre le monothéisme absolu. Mais il se distingue
par sa vocation universaliste et prosélyte. Le salut ne peut être atteint que
par la conversion massive des infidèles, et nul n'a le droit de refuser la parole divine.
L'évangélisation est une constante de l'histoire du Christianisme, qu'elle ait été accomplie
de manière pacifique comme en Scandinavie, ou forcée comme en Andalousie ou en Allemagne.
Reprenant à son compte l'idée du péché originel, il la développe en opposant le
vice à la vertu et en proposant un système complexe d'introspection et
d'absolution applicable à toute action. Le Chrétien doit considérer qu'il est jugé en permanence
pour ses actions par Dieu et doit chercher la rédemption du mal qu'il a commis
par la confession, la repentance, et éventuellement la pénitence. Le pardon
des fautes commises est un thème essentiel de la pensée chrétienne et
cela s'applique au premier chef à Dieu lui-même, qui est la source unique et absolue
de pardon et de miséricorde. Les hommes peuvent pardonner un crime, mais
seul Dieu apporte la rémission salvatrice qui purifiera l'âme de son ignominie.
Cette idée que toutes nos actions individuelles seront jugées est déjà présente
dans la religion égyptienne à travers le livre de vie de Toth, mais
là où Toth ne juge que les actions ayant une conséquence sociale, le
Dieu Unique criminalise également les intentions, les sentiments, et les
actions n'ayant qu'une répercussion individuelle, par exemple dans la
condamnation de l'onanisme.
Les septs péchés capitaux dénoncés par la pensée chrétienne sont
à ce titre fort édifiants : ils sont censés être les péchés
dont découlent tous les autres, les mauvaises passions qui
empoisonnent l'âme humaine et la poussent à commettre
le mal. Toute action mauvaise est nécessairement
dictée à l'origine par l'un de ces sept vices fondamentaux que
St Thomas d'Aquin identifie ainsi:
-l'acédie (Acedia en latin) est la paresse intellectuelle, mais aussi la tristesse, la mélancolie.
-l'orgueil (Superbia) est le fait de s'attribuer ses réussites à son propre
mérite et non à la grandeur divine.
-la gourmandise (Gula) est plutôt la démesure et rejoint l'idée grecque de l'hybris.
-la luxure (Luxuria) n'est autre que le plaisir sexuel recherché pour lui-même.
-l'avarice (Avaritia) est le désir d'accumuler des richesses pour le seul plaisir de les
accumuler.
-la colère (Ira) est considérée comme le vice qui perdit Satan lui-même.
-l'envie (Invidia) est comme la colère un vice dont la dénonciation a des implications
sociales et politiques considérables : la révolte contre toute forme d'inégalité
pouvant aisément être perçue comme une combinaison d'envie et de colère.
On voit qu'hormis gourmandise et avarice il s'agit d'intentions plus que d'actions, car
pour un Chrétien toute action mauvaise est nécessairement motivée par une intention
mauvaise. Par conséquent, si en revanche on fait le mal en étant animé d'intentions pures, on reste
vertueux aux yeux de Dieu. C'est le sens de l'idée selon laquelle la fin justifie les
moyens, formulée par Machiavel mais tant défendue par les Jésuites.
La pensée chrétienne juge cependant également les actions, en distinguant
péchés mortels et péchés véniels. Un péché mortel coupe un chrétien de la grâce divine,
jusqu'à ce qu'il reçoive le sacrement de l'absolution, le condamnant
à l'Enfer s'il meurt avant. Un péché véniel en
revanche éloigne seulement le chrétien de Dieu sans le priver du salut.
De même que le Christianisme juge les pensées au même titre
que les actes, il ramène les questionements moraux à un plan purement
individuel. C'est
très manifeste dans l'énoncé
de la fameuse Règle d'Or : Ne fais pas à autrui ce que tu ne
voudrais pas qu'on te fît. Tout repose sur la subjectivité de chacun, et
sur ce qu'il est prêt à supporter, sans réellement considérer l'impact sur autrui de
ses actions.
C'est bien là que l'idée de vertu apparaît dans toute sa simplicité : elle
ne concerne finalement que l'homme seul face à l'Univers, indépendamment de toute notion de
société et des réalités matérielles de l'existence. La vertu est absolue et
ne souffre aucun contexte. Une action mauvaise l'est toujours, une action bonne
l'est toujours. Le Bien et le Mal sont des principes inamovibles, quoique leur définition
précise repose sur la subjectivité de l'individu.
Il est fréquent, dans les textes chrétiens, d'opposer aux sept vices fondamentaux quatre vertus dites cardinales
et trois vertus dites théologales,
qui s'opposent aux vices et leur correspondent, comme
par un jeu de miroir. Les quatre vertus cardinales apparaissent dans la philosophie platonicienne, avant d'être reprises par
les Chrétiens : la prudence (Prudentia) qui s'oppose à l'acédie, la tempérance (Temperentia) qui s'oppose à la gourmandise,
la justice (Iustitia) qui s'oppose à l'envie et la force d'âme (Fortitudo) qui s'oppose à la colère. Les trois vertus théologales
sont la foi (Fides) qui s'oppose à l'orgueil, l'espérance (Spes) qui s'oppose à l'avarice et la charité (Caritas) qui s'oppose à la luxure.
On s'attendrait à ce que la charité s'oppose à l'avarice, mais il n'en est rien.
Une autre particularité du Christianisme, qu'on retrouve dans d'autres religions
comme l'Hindouisme ou l'Islam chiite, est un goût prononcé pour la mortification, que
ce soit par simple privation, ou par flagellation plus ou moins poussée.
Le Christianisme considère le plaisir matériel comme suspect par principe,
et souvent criminel car il détourne l'âme de Dieu. La souffrance en revanche,
qu'elle physique ou mentale, est considérée comme une voie de salut.
Chaque humiliation ou douleur subie est une marche de plus vers le Paradis ou une pénitence
pour un péché passé ou à venir.
C'est ce renoncement à la valeur matérielle de la vie qui fit
du Christianisme un extraordinaire instrument de cohésion sociale,
puisqu'il permettait ainsi de garantir aux damnés de la Terre une
rétribution divine en paiement des injustices qu'ils ont subies.
C'est pour s'assurer d'ailleurs de ce rôle que le suicide est
également condamné avec ferveur par la religion chrétienne au cas
où certains décideraient de réclamer leur Paradis avant l'heure.
Une autre particularité de la religion chrétienne est son organisation : l'Église. Le Judaïsme et
l'Islam n'ont jamais connu d'organisation aussi complexe et étendue que celle que l'Église
chrétienne a mise en place et maintenu plus ou moins en dépit des schismes successifs qu'elle a
subi et de l'apparition du protestantisme.
Rome, Byzance et Jérusalem n'existent pas sur Terre Seconde, mais les chrétiens de Terre Seconde
se réfèrent tout de même aux cités
saintes sans forcément
être même conscients de leur réalité passée sur Prime Terre. Lors de la destruction de Prime Terre, à l'An Mil,
la réforme grégorienne qui entraînera
le Schisme entre catholiques et orthodoxes n'a pas encore eu lieu. Par conséquent
l'église est encore une et indivisée, même s'il existe différents rites et différentes langues liturgiques. Le rite
romain utilise le latin, le rite byzantin le grec et le rite oriental l'araméen.
De même il n'y a pas eu de Concile de Trente pour fixer une ligne
officielle des
rites chrétiens, ce qui signifie que l'église est encore beaucoup moins unifiée et cadrée qu'elle peut nous
l'apparaître aujourd'hui. L'église de Terre Seconde est celle du Concile de Chalcédoine, tenu en
451 de Prime Terre, et qui a surtout servi à exclure de l'église les chrétiens monophysistes
des églises d'Éthiopie, de Syrie et d'Égypte. Le christianisme monophysiste n'ayant pas
eu de réminiscence organisée dans Terre Seconde, nous nous limiterons à l'église née de la
profession de foi (ou symbole) de Chalcédoine:
Suivant donc les saints Pères, nous enseignons tous unanimement que nous confessons un seul et même Fils, notre Seigneur
Jésus-Christ, le même parfait en divinité, et le même parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment
homme (composé) d'une âme raisonnable et d'un corps, consubstantiel au Père selon la divinité et le même consubstantiel
à nous selon l'humanité, en tout semblable à nous sauf le péché, avant les siècles engendré du Père selon la divinité, et
aux derniers jours le même (engendré) pour nous et pour notre salut de la Vierge Marie, Mère de Dieu selon l'humanité,
un seul même Christ, Fils du Seigneur, l'unique engendré, reconnu en deux natures, sans confusion, sans changement, sans
division et sans séparation, la différence des deux natures n'étant nullement supprimée à cause de l'union,
la propriété de l'une et l'autre nature étant bien plutôt sauvegardée et concourant à une seule personne et une seul
hypostase, un Christ ne se fractionnant ni se divisant en deux personnes, mais en un seul et même Fils, unique engendré,
Dieu Verbe, Seigneur Jésus-Christ.
L'église de Terre Seconde n'a pas à proprement parler de pape ni d'autorité religieuse centralisée, l'évêque de
Rome et celui de Byzance n'ayant pu se mettre d'accord sur ce point au Concile de Chalcédoine.
En pratique chaque diocèse est indépendant et la dignité d'evêque est
la plus haute autorité ecclésiastique en exercice. L'évêque du diocèse de Sainte-Volonté, la forteresse arlidhienne qui protège
les secrets de la magie angélique, a cependant une autorité morale indéniable sur l'ensemble de la chrétienté de Terre Seconde
(cf. Sainte -Volonté), liée à sa position privilégiée par rapport à la magie angélique. Les rites peuvent donc différer à l'intérieur d'un groupe
d'un diocèse à l'autre, et aucune autorité n'a encore fixé de règles
précises et universelles pour les diverses célébrations existantes.
Cette église du haut moyen-âge qui nous servira de fondement pour celle de Terre Seconde
diffère beaucoup de celle que nous connaissons, notamment de
l'Église catholique. Par exemple si le célibat des prêtres est encouragé, il n'est pas
exigé en pratique, excepté au sein du clergé régulier, c'est-à-dire des ordres monastiques. De même le dogme de
l'immaculée conception ou de l'infaillibilité papale sont absolument inconnus. Par ailleurs les femmes peuvent être ordonnées prêtresses
comme cela s'est produit aux débuts du christianisme.
La structure de l'église est séparée entre d'une part le clergé séculier, qui contient
les prêtres, les diacres et les evêques, et le clergé régulier, composé des ordres monastiques. Les ordres monastiques
dépendent en théorie d'un évêque en particulier, mais ont leurs propres lois et leur propre hiérarchie.
Ils sont en pratique quasiment indépendants de l'église. Certains moines, sont prêtres,
mais d'autres sont templiers ou n'ont aucune ordination particulière, puisque le fait de devenir moine
ne repose que sur les vœux du novice, et non sur un sacrement. Le clergé séculier représente la partie
la plus "courante" de l'église, ou la plus visible, celle qui est intégrée à la société des profanes et veille
à animer la foi des fidèles laïcs et leur pratique religieuse. Le clergé régulier
en revanche vit en marge de la société et se consacre à des buts plus mystiques, plus orientés vers la
recherche et la préservation du savoir religieux, ainsi qu'à de pieuses entreprises comme
l'éradication des créatures maléfiques.
Parmi les pouvoirs chrétiens de l'extension rites on peut distinguer les sacrements.
Le sacrement est un rite cultuel revêtant une
dimension sacrée et produisant un effet dont la source est Dieu, qui donne sa grâce.
Il est le symbole et le moyen d'une alliance entre Dieu et les hommes.
Dans le contexte de Terre Seconde, le sacrement confère à la personne qui le reçoit
un renouvellement de son alliance au Dieu Unique, qui a deux effets fondamentaux (outre les effets propres du sacrement lui-même):
-il confère à l'âme un statut d'âme élue, censée la conduire au paradis. Un chrétien venant de communier
ne craint donc pas la mort, puisqu'il ira droit au Seigneur. Ce statut est remis en cause
assez rapidement par la suite, dès le premier péché commis.
-il confère à la personne un bonus de +4 à ses jets de volonté durant ce que dure l'état de grâce, c'est-à-dire
jusqu'au prochain péché.
De plus un sacrement
est soumis aux restrictions suivantes:
il ne peut être administré qu'à une personne chrétienne et volontaire (sauf le baptême) et ne peut être administré à soi-même.
Le dogme islamique
De même que le Christianisme se conçoit comme issu du Judaïsme,
l'Islam se considère comme issu du Christianisme et du Judaïsme.
Le Prophète Mahomet (Mohammad en arabe), fondateur de l'Islam, se
considère comme
le dernier des Prophètes, après les prophètes du Judaïsme et Jésus-Christ.
Citons notamment la troisième sourate du Coran, le credo des musulmans
(littéralement
les "soumis") : Dis : "Nous croyons en Dieu, à ce qu'Il a fait
descendre sur nous, à ce qu'on a fait descendre sur Abraham, Ismaël,
Isaac, Jacob et les douze Tribus, à ce qui a été donné à Jésus et aux
prophètes, de la part de leur Seigneur. Nous
ne distinguons aucun d'entre eux et Lui sommes soumis."
L'Islam reconnaît donc théoriquement la Bible comme un texte sacré et
l'inspiration divine du Christ et des prophètes juifs. Il affirme cependant
la prééminence du Coran, le texte fondateur de l'Islam résumant le message de
Mahomet inspiré par les Anges de Dieu, notamment Djibril (Gabriel). Selon la légende, Mahomet était un simple conducteur de chameaux
analphabète, mais certains historiens voient en lui un érudit qui étudia les mysticismes juif et chrétien avant de fonder sa
propre religion. Quoi qu'il en soit, l'Islam se conçoit donc comme une sorte d'accomplissement
ultime vers la vérité, succédant aux étapes judaïque et chrétienne. D'ailleurs certaines sectes musulmanes comme celle
des Bahaï en Perse font succéder à Mahomet un autre Prophète, dont la parole
est censée être encore plus proche de la vérité divine.
Comme pour le dogme judaïque, les prêtres du Dieu Unique
associés au dogme islamique, que l'on rassemblera
sous le terme générique d'"imams" ("guide" en arabe), ne sont pas
organisés au sein d'un clergé à la manière chrétienne.
Ils sont formés au sein d'écoles religieuses fréquentées tout autant
par de futurs imams que par des laïcs.
Comme pour les rabbins, l'émergence de l'affinité divine ne se fait
pas à travers un sacrement, mais de
manière directe, par la volonté du Dieu Unique.
Le dogme islamique reprend à son compte les pensées judaïque et
chrétienne en les modifiant, d'une certaine
manière en les "réorganisant". En effet les religions juive et
chrétienne reposent sur un corpus de textes
assez important, écrits à des périodes différentes, facilement
opposables les uns aux autres, alors que l'Islam
repose avant tout sur un ouvrage unique : le Coran, livre des
révélations de Dieu au Prophète, guidé par l'ange Djibril (Gabriel).
Il existe de nombreux autres textes, comme les Hadîths,
c'est-à-dire des compilations de communications orales du Prophète,
qui constituent la Sunna ("pratique"
ou "loi divine"), c'est-à-dire les règles pratiques du culte, mais
la prévalence du Coran n'est jamais
remise en cause. En revanche aucune des quatre évangiles n'est placée
au-dessus des autres par exemple, ni aucun des
5 livres de la Torah. Cette relative cohérence du message islamique
provient sans doute du fait que c'est le plus
récent des trois monothéismes méditerranéens, et qu'il a été conçu
précisément dans une optique de clarification
du message divin à l'intention des peuples arabes. De plus, le
Prophète Mahomet a connu de son vivant l'expansion
de la religion qu'il avait créée, et a été un chef politique et
militaire autant que spirituel. C'est sans doute
la source du relatif pragmatisme de la pensée islamique : c'est là
qu'on trouvera la réflexion la plus poussée
sur la manière de respecter les commandements spirituels en pratique.
Par exemple le jeûne du mois de Ramadan
ou le pélerinage à la Mecque, obligations spirituelles du croyant,
sont cependant amendés par des considérations
d'ordre pratique : si la personne est malade ou en voyage, elle peut
suspendre son jeûne à condition de
rattraper les jours non jeûnés par la suite, de même il est possible
d'effectuer le pélerinage par procuration
si on en est empêché pour des raisons pratiques. On trouve dans le
Coran de nombreuses précisions de ce genre,
cotoyant des messages spirituels beaucoup plus fondamentaux.
L'Islam intègre dans son message spirituel le patrimoine judéo-chrétien.
Le Coran réaffirme l'omnipotence
et l'omniscience de Dieu, et le présente comme un dieu de miséricorde
et de bonté, tout en rappelant sa nature ineffable et au-delà de toute
compréhension
humaine. Il insiste sur le détachement aux biens matériels et la
nécessité d'œuvrer
à l'édification de la vie après la mort plus qu'à la recherche des plaisirs
immédiats. À ce sujet on glorifie l'aumône, interdit l'usure (mais
autorise l'emprunt).
L'aumône doit cependant être pratiqué "par chacun selon sa mesure".
L'Islam introduit donc
une forme de progressivité dans les obligations financières des
croyants, toujours dans
une optique pragmatique. Le Coran s'adresse aux hommes et affirme leur
"prééminence"
sur les femmes tout en insistant sur la nécessité d'être respectueux à
l'égard de
celles-ci. En cela il ne se distingue pas non plus de la tradition
judéo-chrétienne mais
contrairement au Christianisme il autorise la répudiation de
l'épouse et encadre même de manière précise la manière dont cela doit
se pratiquer. Comme on l'a dit plus haut
le Coran associe des messages spirituels généraux à des commandements
pratiques très précis qui
n'ont leur équivalent dans le Christianisme que dans les textes
ecclésiastiques postérieurs aux textes
sacrés fondamentaux, ou dans le Lévitique ou le Livre des Nombres pour
le Judaïsme. D'ailleurs l'Islam
reprend certains des interdits alimentaires judaïques en leur
rajoutant celui des boissons
fermentées, dont "le péché dépasse l'utilité" . D'une certaine manière
le Coran fournit une religion "clef en main", recouvrant beaucoup plus
d'aspects pratiques que les
textes fondamentaux judéo-chrétiens.
L'un des éléments les plus importants par lesquels l'Islam se distingue du Christianisme
et en un sens se rapproche du Judaïsme, est l'affirmation du droit de
répondre à la violence par la violence, ou
plus simplement Permission est donnée de
combattre à ceux qui combattent parce qu'ils ont été lésés - en vérité
Dieu a pleine puissance pour les
secourir - à ceux qui, sans droit, ont été expulsés de leurs habitats
seulement parce qu'ils disaient : "Notre
Seigneur est Dieu" (Le Coran - Sourate du Pélerinage).
Le Coran explique qu'il est autorisé et même recommandé aux croyants de
prendre les armes contre les persécuteurs du culte. Il est dit notamment que
meurtre d'un incroyant est un moindre mal par rapport à la persécution d'un
croyant. L'Islam à ses débuts s'est trouvé confronté à une opposition parfois
violente de la part de certaines tribus païennes et très tôt les
premiers musulmans
ont pris les armes pour défendre ce qu'ils considéraient comme la
pratique de leur foi. Le Coran est également très clair sur le fait
que les armes
doivent être déposées "sitôt que les persécutions cessent". Le concept
particulier de "fitna" est utilisé à cet égard.
La "fitna" est un terme difficilement traduisible qui
désigne en quelque sorte
l'élément déclencheur d'un conflit ou plus généralement d'un mal quelconque,
c'est la "provocation" et une sorte de une relecture du "péché
originel". La fitna est la source du mal et celui
qui en est responsable porte sur lui également la responsabilité des actions
mauvaises qui en découleront. L'Islam introduit donc une notion
nouvelle dans le
péché, qui est celle de la causalité, alors que le Christianisme considère le
péché comme séparé de sa cause. On peut dire en termes simplificateurs que
l'Islam introduit la notion de "circonstances atténuantes" voire
"absolvantes" dans le
cas de la légitime défense. Cette notion n'est en pratique pas
tout-à-fait absente
du Christianisme tel qu'il s'est développé en pratique puisque les
Croisés disposaient
d'une dispense papale les absolvant par avance de tous les crimes qu'ils
pourraient commettre contre les Infidèles. La différence réside dans le fait
que l'Islam l'intègre dès le départ dans sa démarche, témoignant là
aussi d'une forme de pragmatisme.
Un autre ajout essentiel aux dogmes chrétien et judaïque est
représenté par les cinq piliers de l'Islam. Communs à l'ensemble
des traditions islamiques (hormis les Druzes) ils s'énoncent ainsi :
1. La Chahada, est l'attestation de foi de l'unicité de Dieu et de
la prophétie de Mahomet : c'est la plus importante. Elle
consiste à dire : "Je reconnais qu'il n'y a d'autre Dieu que Dieu et
que Mahomet est son prophète" et constitue
l'acte d'entrée dans l'Islam. C'est une simple profession de foi mais
qui revêt un sens sacré. Dans le contexte de
Terre Seconde elle fait d'une personne adulte un musulman et confirme
la présence d'une Teinte Spirituelle de type Vertu Zoroastrienne
associée au Dieu Unique sous sa forme islamique ou la crée si elle
est absente et s'il s'agit d'une conversion.
Lorsque la Chahada est prononcée en arabe avec sincérité, la Teinte
Spirituelle est donc aussi magiquement
confirmée ou transformée.
2. Les cinq prières quotidiennes ou Salat (As-salaat) qui peuvent
être faites n'importe où, et en pratique dans une
direction quelconque.
3. L'impôt annuel : la zakat (Az-zakaat) est l'aumône aux pauvres
que doit chacun en fonction de ses moyens.
4. Le jeûne du mois de ramadan : le saoum (As-siyam). En
commémoration du mois où la révélation du Coran fut faite à Mahomet,
les musulmans s'imposent un jeûne. Durant 29 à 30 jours (il s'agit d'un calendrier
lunaire), les musulmans se privent de manger, boire,
fumer, et d’avoir des rapports sexuels, et ce du
lever au coucher du soleil. Au coucher du Soleil le jeûne est en
général rompu sous la forme d'une fête
où chacun invite ses voisins. Le Ramadan est censé être une période de
réaffirmation de la foi, de
recherche de détachement par rapport aux plaisirs matériels mais aussi
de renforcement des liens
communautaires. C'est aussi l'occasion pour les riches de faire des
dons à la communauté ou pour les
puissants de faire montre d'indulgence. Le Coran précise que le jeûne
doit être pratiqué à partir de la puberté
seulement, et que les personnes malades, en voyage ou enceintes en
sont dispensées à condition de rattraper
les journées de jeûne "perdues".
5. Le pèlerinage à La Mecque : le hajj (Al hajj) au moins une fois
dans sa vie si le croyant ou la croyante en a
les moyens physiques et matériels. Dans le contexte de Terre Seconde
la Mecque étant un lieu mythique on choisit
de remplacer cette obligation par une réinterprétation mystique de
cette obligation. La Mecque est alors
associée aux lieux saints en général, et à l'Univers Matériel
Imaginaire de la Jérusalem Céleste, Paradis et domaine
du Dieu Unique pour les trois cultes qui lui sont rendus, mais
aussi à la communauté des croyants. Le pélerinage devient une
obligation de défense
(toujours selon les moyens de chacun) et de solidarité envers la
communauté musulmane. Cette obligation peut être rapprochée
de l'idée du Jihad, c'est-à-dire de Guerre Sainte, qui peut être
interprétée dans un sens conquérant ou
de défense des croyants face aux persécutions (cf. plus haut la notion
de fitna). L'Islam s'étant développé
dans un contexte de lutte contre les Païens et ayant suscité dès sont
apparition beaucoup d'hostilité, la
défense des croyants est une thématique récurrente dans le Coran.
Le jeûne est solennellement rompu lors de
Aïd el-fitr ("fête de la rupture du jeûne"), appelée aussi Aïd
es-seghir (la "petite fête", en opposition à l’Aïd el-kebir).
Elle a lieu le premier jour du mois de Chawal, qui prend place entre
29 et 30 jours après le 1er
de Ramadan. Typiquement, cette journée de célébration débute tôt dans
la matinée, ou les croyants se parent de leurs
plus beaux vêtements et se rendent à la Mosquée pour la prière commune
de l’Aïd el-fitr, après un petit-déjeuner marquant la rupture du jeûne.
Les musulmans qui le peuvent se doivent aussi de s’acquitter d'une
aumône particulière : la zakat al-fitr. En dehors de
toute forme de pratique magique par les imams, c'est un jour faste
propice à l'accomplissement des vœux.
Plus le musulman honorera ces cinq piliers, plus sa Teinte Spirituelle
se maintiendra à un score positif.
L'accès aux rangs plus élevés doit se faire autant par une constance
dans le strict respect des obligations
religieuses que par des actions particulièrement vertueuses et sortant
de l'ordinaire.
Enfin, de même qu'on a choisi de se placer avant le schisme chrétien,
on choisira d'ignorer les
différentes branches de l'Islam, notamment la disctinction entre
Chiites et Sunnites. De même que
les nuances entre rites romain, byzantin et oriental sont interprétées
dans le contexte de Terre Seconde
comme des variations régionales au sein d'un même culte, on pourra
reprendre dans le contexte d'un Islam
unifié des variations locales reproduisant la distinction entre
Chiisme et Sunnisme, sans la pousser cependant
jusqu'à un conflit ouvert.
La langue liturgique du dogme islamique est naturellement celle du Coran: l'arabe littéraire.
Caractéristiques par défaut
Comme toutes les magies divines par défaut, la magie du dieu unique exige des composantes verbales dans la langue liturgique
correspondante, somatiques et parfois
la présence d'un symbole
sacré. Les jets de résistance se font contre un seuil égal à 10+niveau du pouvoir+ego du prêtre.
Le potentiel de Grâce se régénère entièrement par une prière quotidienne, qui correspond pour les musulmans à la première
des cinq prières de l'Islam et à celle de Prime pour les chrétiens (vers 6h du matin).
La magie divine du Dieu Unique est toujours spirituellement marquée par la vertu zoroastrienne associée à
la religion pratiquée : Judaïsme,
Christianisme (sans distinction au sein des différentes traditions
chrétiennes) et Islam..
n désigne ci-dessous le niveau du prêtre.
Errance
Bénédiction
Dans l'Ancien Testament, le terme ברכה (BaRaKh), traduit par bénédiction, peut signifier trois choses :
- une grâce accordée par Dieu,
- un souhait humain que Dieu agisse favorablement envers quelqu'un d'autre,
- une joie de celui qui voit la réussite ou le bonheur d'autrui.
De même, dans le nouveau testament, trois termes grecs ont été traduit par 'bénédiction':
- 'eulogia' (qui a donné en français le mot éloge), désigne les grâces spirituelles et matérielles procurées
par Jésus-Christ à l'homme,
- 'makarios' qui est utilisé lorsqu'Elisabeth bénit Marie, enceinte de Jésus.
- 'eulogetos', qui s'applique exclusivement à Dieu et à Jésus-Christ.
La bénédiction est en pratique un geste religieux bienfaisant très simple et basique, qui n'est pas réservé aux prêtres.
Dans le christianisme on peut y associer un geste de croix sur le front courbé de la personne bénie, ou l'utilisation d'eau bénite,
mais ce n'est pas nécessaire. Elle est souvent pratiquée des parents vers leurs enfants, avant que ceux-ci prennent congé.
La bénédiction dans Terre Seconde est aussi un pouvoir magique de prêtre qui aura un effet à choisir parmi ceux-ci sur une cible
volontaire:
-guérir localement 1d12 points de dégâts.
-accorder à la personne de relancer par la suite k jets de dés défavorables, où k est le rang en hiérarchie
du prêtre, sauf dans le cas où le premier jet défavorable (et seulement celui-là) est un échec critique (1 sur un dé à 20 faces).
-conférer à la personne bénie un bonus de +k sur ses 3 prochains jets de résistance, où k est le rang en hiérarchie
du prêtre.
Naturellement on ne peut se bénir soi-même. On peut cumuler plusieurs bénédictions sur une même personne. Bénir
un infidèle ne marque pas celui-ci spirituellement.
La bénédiction peut également s'utiliser sur une arme quelconque non-magique, lui conférant alors par défaut un bonus de +4 aux dégâts
pour la durée d'une scène. À la place de ce bonus le prêtre peut choisir de conférer à l'arme la possibilité de toucher une
créature normalement immunisée contre celle-ci (créature immatérielle, diable, démon etc...).
Une bénédiction se dissipe toujours avec le lever du Soleil.
Bénédiction des Ephraïm
Ce pouvoir permet au prêtre d'apaiser une personne lorsqu'elle est submergée par un sentiment de peur, de panique ou de colère etc...
d'origine magique ou non.
C'est sans mensonge que s'accomplit la Loi
Divination, augures, songes: autant de vanités, ce sont là rêveries de femme enceinte. À moins qu'ils ne soient envoyés en visiteurs du
Très-Haut, n'y applique pas ton cœur. (Ecclésiastique 34)
Ce pouvoir a deux effets: d'une part il protège une personne volontaire pendant une nuit du Monde des Rêves, et fait échouer automatiquement toute magie
associée au Monde des Rêves, et d'autre part il fera échouer jusqu'à l'aube suivante toute forme de divination concernant cette personne.
Les chaînes pour qui doit être enchaîné (Apocalypse 13:10)
Ce pouvoir permet au prêtre de détruire les morts-vivants qui se trouvent à portée de vue (même s'il ne peut les voir).
Chaque mort-vivant doit faire un jet de résistance en utilisant non pas sa volonté mais son Ka, sans quoi
il est détruit.
Daniel dans la fosse aux lions
Ce pouvoir dure n rounds et empêche à toute personne disposant d'une volonté de s'en prendre d'une manière ou d'une autre
au prêtre, s'il échoue à son jet de volonté. Ce sort est rompu si le prêtre commet une quelconque action offensive.
Dies irae, dies illa, solvet saeclum
Ce pouvoir permet au prêtre d'invoquer directement la puissance divine sous la forme
d'une énergie destructrice transmise à une cible
touchée par ses mains ou tout objet en sa main. Le sort se déclenche insantanément au moment du toucher (sans incantation
nécessaire), et
la personne subit alors un dégât global de k points de vie (sans jet de résistance autorisé, mais la résistance
à la magie s'applique), où k est le rang en hiérarchie du prêtre. Ces dégâts ne tiennent compte pas de l'armure, mais en revanche
de l'endurance.
Dissipation
Identique à la trame fondamentale draconiste (sauf pour la récupération de Transcendance forcément). Cf. article éponyme.
Empathie
Identique au sortilège de draconiste, cf. Empathie.
Fiat Lux
Ce pouvoir permet de faire apparaître une lumière magique pendant n heures, attachée à un point matériel inanimé quelconque.
Le goût de la Mort
Toute âme doit goûter la mort. Nous vous éprouverons par le mal et par le bien à titre de tentation.
Et c'est à Nous que vous serez ramenés (le Coran, Sourate des Prophètes, verset 35).
Ce pouvoir permet d'inspirer dans l'âme d'une cible mortelle un sentiment de peur de la mort (jet de volonté pour résister)
particulièrement intense, fondateur souvent de la piété, pendant une durée très variable, non contrôlée par le prêtre.
Dans un combat la victime fuira tout engagement pendant n rounds.
Lecture spirituelle
Ce pouvoir permet de lire la teinte spirituelle d'une cible (jet de volonté si non volontaire). Une personne athée sera identifiée comme telle.
Manne
Une poudre blanche apparaît, incorruptible, représentant un apport nutritif en vivres et en eau suffisant pour n jours pour une personne.
Mektoub
Ce pouvoir permet au prêtre de tuer une personne à vue (jet de volonté). Une unique tentative est possible pour un prêtre donné sur une personne
donnée. La puissance divine traversant à ce moment le corps du prêtre est si forte qu'il a k% de chances de mourir lui aussi, où k est le nombre de
points de vie globaux de la victime au meilleur de sa forme. Le risque existe même si le sort échoue, car la colère divine commence par traverser
le corps du prêtre avant de s'attaquer à sa cible.
Les noms effacés
Il livrera leurs rois en ton pouvoir et tu effaceras leur nom de dessous les cieux : nul ne tiendra devant toi, jusqu'à ce que tu les aies
exterminés. (Deutéronome, 7:24)
Ce pouvoir permet au prêtre de consumer l'âme
d'une personne au moment de sa mort, de sorte qu'elle devient une âme brûlée, entièrement détruite.
On considère que l'âme concernée a droit à un jet de volonté de son vivant, jusque avant de mourir, contre
ce sort.
Oraison
Commune à toutes les religions, l'oraison correspond à une prière solitaire
faite si possible en un lieu calme. une oraison peut s'adresser au Dieu Unique lui-même
dans le contexte culturel adéquat, où à l'un de ses Anges. Les prières sont innombrables, et assez codifiées.
La "Salat", c'est-à-dire la prière musulmane, exige une purification
rituelle par des ablutions, soit symboliques soit réelles.
Elle est censée être effectuée 5 fois par jour par chaque croyant à
des horaires précis. Le christianisme utilise plusieurs prières différant selon leur sens et
leur usage (ave maria, pater noster etc...).
Ici il s'agit non pas d'une prière rituelle normale, comme celle d'un croyant lambda ni de la prière quotidienne
permettant au prêtre de régénérer sa Grâce, mais d'une prière magique, dite par un prêtre avec l'intention d'invoquer directement
le pouvoir de Dieu ou celui d'un de ses Anges. Dans tous les cas le prêtre choisit
à qui il s'adresse et
le niveau auquel il fait sa prière, qui correspondra au niveau du pouvoir finalement exécuté. Ce niveau ne peut dépasser son niveau en
hiérarchie.
La particularité de ce pouvoir est que le prêtre ne peut demander d'effet précis. Il invoque le pouvoir de Dieu ou de l'un de ces anges,
avec en tête la situation sur laquelle il demande une aide, mais le résultat de sa demande est à l'appréciation du MJ.
Cela fonctionnera également pour les Saints, qui sont des Procurateurs du Dieu Unique sans être des anges. Les Saints
du christianisme
ayant en général un domaine de compétence particulier, cela permet de cerner un peu l'effet probable du sortilège, mais
cela reste peu prévisible.
Voici quelques exemples de prières en latin issues du rite chrétien romain qui peuvent être dites pendant une oraison. Elles peuvent
également être dites durant les célébrations collectives.
Dans ces prières apparaît le terme "catholique", qui ici sera pris à son sens étymologique: "pure", et non historique,
puisque l'église catholique n'existe pas dans Terre Seconde. Le prêtre
choisira celle qui est le plus adaptée au désir associé à sa prière:
Actus Fidei / Acte de foi
Domine Deus, firma fide credo et confiteor omnia et singula quæ sancta ecclesia Catholica proponit, quia tu, Deus, ea omnia revelasti,
qui es aeterna veritas et sapientia quae nec fallere nec falli potest. In hac fide vivere et mori statuo.
Amen.
Actus Spei / Acte d'espérance
Domine Deus, spero per gratiam tuam remissionem omnium peccatorum, et post hanc vitam æternam felicitatem me esse consecuturum: quia tu promisisti, qui es infinite potens, fidelis, benignus, et misericors. In hac spe vivere et mori statuo.
Amen.
Actus Caritatis / Acte de charité
Domine Deus, amo te super et omnia proximum meum propter te, quia tu es summum, infinitum, et perfectissimum bonum, omni dilectione dignum. In hac caritate vivere et mori statuo.
Amen.
Pater Noster / Notre Père
Pater noster, qui es in cælis, sanctificétur nomen tuum. Advéniat regnum tuum. Fiat volúntas tua, sicut in cælo, et in terra. Panem nostrum cotidiánum da nobis hódie, et dimítte nobis débita nostra sicut et nos dimíttimus debitóribus nostris. Et ne nos indúcas in tentatiónem, sed líbera nos a malo.
Amen.
La version grecque utilisée par le rite byzantin s'écrit :
Πάτερ ἡμῶν ὁ ἐν τοῖς οὐρανοῖς
ἁγιασθήτω τὸ ὄνομα σου·
ἐλθέτω ἡ βασιλεία σου·
γενηθήτω τὸ θέλημα σου,
ὡς ἐν οὐρανῷ καὶ ἐπὶ τῆς γῆς·
τὸν ἄρτον ἡμῶν τὸν ἐπιούσιον δὸς ἡμῖν σήμερον·
καὶ ἄφες ἡμῖν τὰ ὀφελήματα ἡμῶν,
ὡς καὶ ἡμεῖς ἀφίεμεν τοῖς ὀφειλέταις ἡμῶν·
καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν,
ἀλλὰ ῥῦσαι ἡμᾶς ἀπὸ τοῦ πονηροῦ·
Ἀμήν
Ave Maria / Je vous salue, Marie
Ave Maria, gratia plena, Dominus tecum; benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui, Iesus. Sancta Maria, Mater Dei, ora pro nobis peccatoribus, nunc et in hora mortis nostrae.
Amen.
Confiteor / Je confesse à Dieu
Confiteor Deo omnipotenti, beatae Mariae semper Virgini, beato Michaeli Archangelo, beato Joanni Baptistae, sanctis Apostolis Petro et Paulo, omnibus Sanctis, et vobis, fratres, quia peccavi nimis cogitatione verbo, et opere: mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. Ideo precor beatam Mariam semper Virginem, beatum Michaelem Archangelum, beatum Joannem Baptistam, sanctos Apostolos Petrum et Paulum, omnes Sanctos, et vos fratres, orare pro me ad Dominum Deum Nostrum.
Amen.
Dans l'islam la prière la plus courante est celle d'Al-Fâtiha (la Liminaire), la première sourate du Coran :
Au nom de Dieu, le Bienfaiteur miséricordieux/Louange à Dieu, Seigneur des Mondes/Bienfaiteur miséricordieux/Souverain du
Jour du Jugement!/Toi que nous adorons, Toi dont nous demandons l'aide!/Conduis-nous dans la voie droite/La voie de ceux à qui Tu as donné Tes bienfaits,
qui ne sont ni l'objet de Ton courroux ni les Égarés.
L'oraison peut être pratiquée de manière purement intérieure, et ne
nécessite en
pratique aucun rituel particulier.
Une autre prière classique est le
takbir (le fameux « Allah akbar »), qui sous sa forme complète se dit
: « Allah est le plus grand, Allah est le plus grand, il n'y a pas
d'autres divinités à part Allah et Allah est le plus grand, Allah est
le plus grand et à Lui seul Lui sied la Louange ».
Les habitudes peuvent imposer un certain
protocole, comme la génuflexion ou la jonction des mains pour les
Chrétiens, ou de s'incliner pour les
Juifs ou la prosternation ou les mains levées pour les Musulmans. En
pratique ces
habitudes sont accessoires. Les Musulmans de Terre Seconde n'ayant pas
la Mecque
comme point de référence (puisque cela appartient à Prime Terre), ils
ne se tournent
vers aucune direction en particulier et on peut citer la Sourate de la
Génisse à ce sujet : À Dieu
sont l'Orient et l'Occident et, quelque part que vous vous tourniez,
là est la face de Dieu. Dieu est
vaste, omniscient.
La parole est mon arme
Ce pouvoir est identique à la Martingale des langues orales des draconistes (cf. Évanescence).
Les petits serviteurs
Ce pouvoir permet au prêtre de s'adjoindre les services d'animaux inoffensifs et communs comme des corbeaux afin de transmettre
des messages, d'espionner (ce pouvoir confère au prêtre la possibilité de
communiquer avec eux), ou de chercher de la nourriture (le prophète Élie fut nourri par les corbeaux). La durée de ce pouvoir est de 24h.
Père, entre tes mains je remets mon esprit
Ce pouvoir est identique aux Tours du Silence des mages draconistes (cf. Inhibition).
Les satellites de Rahab
Il ébranle la terre de son site et fait vaciller ses colonnes. À sa défense le Soleil ne se lève pas, il met un sceau sur les
étoiles. [...] Dieu ne renonce pas à sa colère: sous lui restent prostrés les satellites de Rahab. (Job 9)
Rahab est un ange déchu qui est une personnification du chaos. Par ce pouvoir le prêtre peut déclencher une catastrophe naturelle
locale comme un tremblement de terre,
un éruption volcanique, un raz-de-marée, un ouragan etc...
Le Seigneur de l'aube naissante
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Dis : “Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante,
contre le mal des êtres qu'Il a créés,
contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit,
contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds,
et contre le mal de l'envieux quand il envie. (le Coran, sourate de l'aube naissante)
Ce pouvoir permet au prêtre d'immuniser une personne contre la magie pendant une durée de n rounds.
Silence aux lèvres de mensonge
Qu'ils aillent muets au Skhéol; silence aux lèvres de mensonge qui parlent du juste insolemment avec arrogance et mépris! (Psaume 31)
Ce pouvoir est un envoûtement durant n minutes, qui empêche la personne qui le subit de prononcer une parole qui ne soit
pas sincère.
Le témoignage des chairs
"... quand enfin ils viendront à ce Feu, leurs oreilles, leurs
regards, leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu'ils faisaient"
dit le Coran dans la sourate XLI. Ce pouvoir particulièrement
terrifiant permet à un prêtre
de faire "parler" les organes sensoriels d'une cible à portée de vue
(jet de volonté pour résister). Les organes témoigneront alors
d'un souvenir sensoriel précis (vue, ouïe et toucher), en réponse à
une question du prêtre,
en racontant des choses de manière très factuelle. C'est un pouvoir
extrêmement traumatisant pour qui le subit, car
il entendra une voix issue de sa chair, mais indépendante de sa
volonté et même de sa bouche.
Rites et Hiérarchie
Remarque : Certaines cérémonies religieuses, comme le mariage, ne
sont pas décrites ici, bien qu'il s'agisse à
proprement parler de rites. Pour le christianisme le mariage est
également un sacrement. Les mariages
musulman et juif peuvent eux aussi être accomplis en présence d'un
prêtre (ce n'est pas obligatoire pour l'Islam).
Il est évident qu'un prêtre de n'importe lequel de ces trois cultes
sera aussi capable d'administrer ce
genre de cérémonie. On considère cependant qu'en l'occurrence aucune
dépense particulière de Grâce n'est nécessaire
et qu'aucune magie n'est véritablement à l'œuvre (hormis celle du
sacrement pour le mariage chrétien). Il s'agit
d'un acte purement social.
Absolution (X) [sacrement]
C'est une cérémonie individuelle ou collective qui permet de laver l'âme de tous ses péchés et de rompre éventuellement le Lien Maudit
unissant la personne à Satan, si toutefois celle-ci est volontaire. Lorsqu'elle est individuelle, elle est appelée confession. Notez que l'absolution
n'exige pas nécessairement le fait d'avouer ses fautes, mais le sacrement
de l'absolution doit
en principe être donnée à une personne dont la repentance et le désir de pénitence est sincère. Au prêtre d'en juger sur le moment. Il peut
imposer une pénitence au repenti, qui peut aller du classique "me f'rez trois patenôtres et deux ave" à des exigences
plus complexes comme le fait de faire un pélerinage, de bâtir une église ou toute action jugée nécessaire par le prêtre pour
racheter les péchés à absoudre. Dans ce cas le prêtre dépense la Grâce sur le moment mais le sacrement lui-même ne prendra effet qu'une fois la
condition replie. La formule latine d'absolution est : Te absolvo in nomine Patri, Filii et Spiritus sancti..
Aïd al-Adha ("fête du sacrifice") (I)
Souvent appelée Aïd el-kébir (la "grande fête"), c'est l’une des fêtes
majeures de l’Islam. Elle a lieu le 10 du mois
Dhu al-hijja. Cette fête célèbre le sacrifice d’Abraham (Ibrahim), le
premier des croyants.
Abraham ayant accepté de sacrifier son fils, Dieu le rassura et envoya
l’archange Gabriel lui donner un bélier à sacrifier en lieu
et place de son fils. C’est pour commémorer cet évènement que les
musulmans sacrifient chaque année un mouton
(ou un bélier, ou encore un bœuf). Traditionnellement, les musulmans
se rendent à la mosquée ou ils prient une prière de deux rak’aat
(une rak’aa est un cycle de prière)
avant d’écouter la khutba (le sermon) de l’imam. Ce dernier exécute
enfin le sacrifice de la bête (ou, selon les cas, invite les
fidèles à aller le faire). Les hommes vont ensuite sacrifier la bête
selon le rite hallal, en consacrant la bête et en
priant pour elle, puis en la positionnant de sorte qu’elle soit
couchée sur son flanc gauche et qu’elle fasse face à La Mecque.
Le pouvoir magique de l'Imam associé au rituel réside dans la
prononciation de la khutba. Les personnes
assistant à la khutba et de vertu positive ou nulle (au sens
de la Teinte Spirituelle), gagneront de manière permanente au cours de
l'année à venir un bonus de points de vie
égal à leur ego. Ce bonus prendra fin à la moindre transgression
entraînant une diminution de la vertu ou
à la date de l'Aïd el-kébir suivant. Enfin, le prêtre voit son
potentiel de Grâce augmenter d'autant de
points qu'il y a de nouvelles personnes présentes à la khutba.
الأعراف (Al-'A'râf) (I)
Les 'A'râf sont le titre de la septième sourate du Coran, il s'agit de
lieux intermédiaires
entre le Paradis et l'Enfer, où se tiennent des âmes encore
incertaines de leur sort. Il ne s'agit
pas d'un Purgatoire mais d'un lieu d'attente. Dans le contexte de
Terre Seconde on interprète ce
passage du Coran comme l'existence de havres provisoires de la
Douat pouvant offrir à une âme morte
consacrée une meilleure protection en attendant qu'elle soit orientée
par les créatures de la Douat
affiliées au Dieu Unique vers leur ultime demeure.
Ce rituel doit être prononcé sur le cadavre d'un croyant, et confère à
l'âme un bonus à son Ka égal à l'affinité
divine du prêtre contre toute tentative de localisation, et ce jusqu'à
ce qu'elle ait été arrachée de la Douat ou ait
subi une manipulation nécromantique.
Anathème
Afin que tu n'introduises pas l'abomination dans ta maison, et que tu ne sois pas anathème comme elle : tu l'auras en extrême horreur
et en extrême abomination ; car c'est un anathème. (Deutéronome 7:26)
L'anathème est une malédiction qui proclame une personne ennemie du Dieu Unique.
Dans le contexte du christianisme, l'anathème appliquée à une personne revient à l'excommunication
et retranche la personne du nombre des croyants si elle en faisait partie, mais l'anathème peut
s'appliquer à un incroyant. Elle marque définitivement la teinte spirituelle de la victime,
même si elle
n'en a pas, d'une manière qui l'identifie automatiquement comme un ennemi de la religion à tout prêtre du Dieu Unique
et lui interdit d'approcher tout objet ou lieu consacré sous peine d'encourir la fureur divine. La fureur divine s'exprime
alors sous la forme d'une magie divine prenant appui sur l'envoûtement de l'anathème lui-même. Si la victime a droit
à un jet de volonté pour résister à l'envoûtement, il est en revanche sans défense contre la fureur divine tant que
dure l'envoûtement. Il faut ajouter que si la personne était croyante, un désenvoûtement le débarrasse de la fureur divine
mais ne la réintègre pas à la communauté des
croyants: elle sera toujours identifiée comme excommuniée par les prêtres du Dieu Unique.
'Aqiqa (عقيقة) (I)
Il s'agit d'une cérémonie rituelle musulmane associée à la naissance
d'un enfant. Elle a lieu en général au septième
jour après la naissance : on coupe les cheveux à l'enfant, on lui
donne un nom et on accomplit un
sacrifice rituel d'un animal qui est ensuite mangé. C'est l'équivalent
du baptême chrétien et cela peut
être pratiqué sans présence d'un imam. L'effet de cette cérémonie est
de faire de l'âme de l'enfant une
âme définitivement consacrée au Dieu Unique. Lorsqu'elle est
pratiqué par un imam, la 'Aqiqa coûte alors 1 point de Grâce
a en plus la faculté d'accorder à l'enfant
un bonus égal au rang en hiérarchie du prêtre aux jets d'encaissement
pendant sa première année, le protégeant ainsi plus
efficacement des maladies.
L'arbre ar-Zaqquoum (I)
Tourment à l'intention des damnés, l'arbre ar-Zaqquoum peut offrir ses
fruits au prêtre où qu'il soit. Il
offre en effet très littéralement des têtes de Diables ou de Démons,
soit de manière aléatoire, soit - à condition
que le prêtre ait la compétence "connaissance des Diables/Démons" à un
niveau au moins égal à 10 - selon le
souhait du prêtre. Il s'agit en fait de têtes de Diables et de Démons tués par des Croyants. Ce sortilège a
deux utilisations. Lancé sur une
personne de teinte spirituelle vertu zoroastrienne islamique
(éventuellement l'imam lui-même), il garantit que (jusqu'au créspucule
suivant) tout Démon ou Diable tué de la main de cette personne ne sera
pas entièrement détruit, et une partie
de son essence sera préservée par l'arbre ar-Zaqquoum. Normalement
l'âme ou les âmes consommées dans la création de ce Démon ou Diable
sont censées être brûlées lors de la
destruction de celui-ci, mais là si le Diable ou Démon est détruit en
tant que créature magique, l'âme ou les âmes concernées
sont préservées sous une forme dégénérée par l'arbre ar-Zaqquoum et
s'incarnent en l'un de ces fruits qui aura la forme de
la tête du Diable ou Démon tué.
Dans la seconde utilisation, l'imam ne lance ce sort sur aucune cible
en particulier mais fait apparaître dans sa
main l'un des fruits ainsi créés par lui-même ou toute personne sur
qui il ait lancé le sort lui-même. Il peut choisir
la tête qu'il choisit d'invoquer ainsi, et elle devra répondre à
toutes ses questions, que ce soit sur son passé en
tant que mortel (on considère que son cœur Hati est à 5, cf. l'Âme
Immortelle) ou sur son passé en tant que
Diable ou Démon (dont elle aura parfaite souvenance). De plus cette
tête peut aussi être découpée et mangée. Avaler
un morceau de cette chair cent fois maudite est un supplice
abominable, qui présage des douleurs de l'enfer et
fera céder les volontés les plus solides.
Ars moriendi (XR)
Le texte "Ars Moriendi ou l'art de bien mourir" aurait été rédigé au
XVème siècle
à partir d'une traduction française d'un sermon latin du moine Savonarole.
Il s'agit d'un ensemble de conseil censés préparer le chrétien à la
mort et purifier son âme avant le décès.
Il s'agit d'abord d'amener le mourant à réaffirmer sa foi
en Dieu et en l'Église, à régler ses dettes, pardonner à ceux qui l'ont offensé
et demander pardon à ceux qu'il a offensé et enfin se repentir de ses
péchés. Le texte met aussi
en scène les tentations du Malin, la réponse chrétienne à ses
arguments et l'apaisement final grâce à l'intervention
d'un Ange.
Dans le cadre de Terre Seconde on considérera que si le mort accomplit
toutes les exigences du "savoir-mourir"
en présence d'un prêtre, celui-ci peut alors - en dépensant la Grâce
associée au niveau du rite -
accorder à l'âme morte le statut d'âme élue (cf. l'Âme
immortelle) avant la Messe des Morts (qui en un sens devient
superflue
mais sera en général donnée quand même), et de plus augmente le Ka
(cf. l'Âme immortelle) de l'âme au moment de sa mort d'un bonus
égal au rang de l'affinité du prêtre dans l'extension Rites.
Baptême (X) [sacrement]
Ce sacrement peut être pratiqué par tout chrétien. La magie divine à l'œuvre est directement celle du Dieu Unique et ne provient pas de celui
qui pratique le sacrement. C'est pourquoi ce sacrement est considéré comme un rite de niveau 0.
Le baptême (du grec ancien βαπτειν, « plonger dans un liquide ») est sacrement marquant
l'entrée d'une personne dans l'église chrétienne. Il n'est pratiqué qu'une seule fois dans la vie du chrétien et implique
un contact plus ou moins étendu avec de l'eau bénite.
La pratique du baptême en lui-même varie selon les
rites (le rite romain se contente de verser un peu d'eau bénite sur la tête du nouveau chrétien,
le rite byzantin impose une immersion complète à trois reprises).
Purifiés dans l’eau les nouveaux
chrétiens sont plongés dans la vie du Christ ressuscité. Pour tout chrétien, la référence est le baptême de Jésus par Jean-Baptiste dans le Jourdain,
décrit dans l'évangile selon Matthieu, chapitre 3, 13-17 : Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui.
Mais Jean s'y opposait, en disant : C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant,
car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus. Dès que Jésus eut été baptisé,
il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix
fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.
Par le baptême, l'âme du chrétien est définitivement consacrée au Dieu Unique (cf. l'âme immortelle). Le baptême est
en général suivi par l'onction (cf. plus bas), notamment dans le rite byzantin. Le rite romain préfère, dans le cas
où le chrétien a été baptisé dès l'enfance, attendre les 10 ans de la personne pour lui administrer sa première onction, qui
est appelée alors "confirmation" et marque l'entrée définitive de la personne dans le giron de l'église.
Lorsqu'il est pratiqué par un prêtre, le baptême coûte alors 1 point
de Grâce et a en plus la faculté d'accorder à l'enfant
un bonus égal au rang en hiérarchie du prêtre aux jets d'encaissement
pendant sa première année, le protégeant ainsi plus
efficacement des maladies.
Le sacrement du baptême peut être annulé à tout moment par le baptisé, par un simple acte blasphématoire
indiquant clairement sa volonté de sortir de l'église (marcher sur un crucifix, renier le Christ en parole...).
Chophar (שופר) (J)
Le Chophar est une trompette frabiquée avec une corne de bélier ou de
grand koudou, en usage dans le rituel israélite depuis l'Antiquité. Le
livre de Josué décrit notamment son utilisation par
les Hébreux contre les murailles de Jéricho lors de la conquête du
pays de Canaan. On sonne
le Chophar lors de moments particuliers de certaines fêtes sacrées
juives, comme Roch Hachana et
Yom Kippour. On distingue selon les moments quatre types de sonneries
distinctes :
* Teqiyaʿ : son long et ininterrompu ;
* Terouʿa : série de 9 sons saccadés ;
* Shevarim : 3 sons brefs ;
* Teqiya Guedola : très long son ininterrompu.
Dans le contexte de Terre Seconde, le Chophar est un objet sacré. Par
ce pouvoir un Rabbin peut sacraliser l'objet,
en sacrifiant k points de Grâce dedans. Ensuite lorsqu'il l'utilisera
(et uniquement lui), il pourra faire usage
des pouvoirs suivants, selon le type de sonnerie :
* Teqiyaʿ : Si k fidèles sont présents au moins lors de cette
sonnerie, le prêtre gagnera un bonus provisoire sur son potentiel de
Grâce égal à k2, bonus qui sera valable jusqu'à la
prochaine occurrence de cette même fête.
* Terouʿa : Les neuf notes font référence aux neuf enfers et c'est à eux que ce
pouvoir s'applique, dans la mesure où il confère pour k2 jours révolus
à toutes les personnes présentes une résistance à la magie de 90%
contre tout pouvoir d'un diable, d'une magie divine associée à une
divinité infernale ou de la magie diabolique elle-même en tant que magie du Verbe.
* Shevarim : Les trois sonneries font cette fois référence aux Anges de Dieu. Elles
évoquent les trois étapes de la maîtrise des
Anges : Invocation, Contrôle et Création. Bien entendu il ne s'agit
pas de faire de ceux qui entendent les Shevarim
des angélistes, mais si au moins k personnes sont présentes, la
personne soufflant dans le Chofar peut invoquer
l'aide d'un Ange dont la présence (cf. Anges) soit inférieure
ou égale à k*rang de l'affinité divine, à condition de le nommer
mentalement au moment de souffler dans le Chofar, mais aussi de
préciser une tâche précise pour laquelle on demande l'aide de
l'immortel. En général l'Ange ne se manifestera pas directement.
Il sera au contraire le plus discret possible. Il va de soi que l'Ange
n'interviendra que si la tâche demandée n'est pas
contraire aux intérêts du Dieu Unique. C'est dans le cadre de cette
utilisation que tombèrent les murailles de Jéricho! (pure élucubration
de Terre Seconde)
* Teqiya Guedola : Si k fidèles sont présents au moins lors de cette sonnerie, le prêtre
gagnera un
point de vie supplémentaire global de manière définitive, à
condition toutefois que
le nombre de points de vie affecté à chaque localisation après cette
augmentation soit inférieur ou égal à 2k.
Consécration
Ce pouvoir permet de consacrer un lieu au Dieu Unique, au sein de la religion du prêtre : christianisme, judaïsme ou islam.
Ces consécrations ne sont pas interchangeables d'une religion à une autre
et un rabbin ne peut consacrer une mosquée et inversement. En revanche
l'Église chrétienne étant théoriquement unie, les différences entre
rites romain, byzantin et oriental ne jouent pas ici.
Nombre de rituels au Dieu Unique peuvent se faire ailleurs que sur un
sol consacré (sauf lorsque cela est précisé autrement).
Mais la plupart des églises, synagogues et mosquées sont des sols
consacrés. La consécration en elle-même prend une journée
entière de prières mais ne coûte qu'un sacrifice
de Grâce dont l'importance est choisie par le prêtre au moment où il
lance ce sortilège (au minimum un point donc). La consécration
doit se faire sur un lieu vierge de toute autre influence magique.
Dans le cas contraire, la consécration agit comme une
Dissipation ou une dispersion (cf. Métamorphose > Dispersion
des sources
inanimées) de ces propriétés, selon qu'elles soient
provisoires (comme des Glyphes) ou permanentes (comme des
Runes). En cas d'échec une nouvelle consécration du même
lieu par le même prêtre sera impossible. Un lieu imbu de magie
naturelle comme une clarière d'une Forêt Enchantée (cf. le
Peuple-Fée)
se défendra aussi, même s'il n'y a pas à proprement parler de volonté
précise à l'origine de cet enchantement.
L'importance du sacrifice n'influe pas sur la nature sacrée du lieu
mais sur son pouvoir magique sur ceux qui viendront y prier avec
une sincère ferveur. La règle est très simple : si le prêtre sacrifie
un nombre g de points de Grâce, tous les fidèles venus
prier pourront (si le Très-Haut en décide ainsi toutefois) bénéficier
s'il y a lieu d'un sortilège de magie divine
dont le coût en Grâce ne dépasse pas g.
Certains sites consacrés particulièrement importants peuvent devenir
lieux de pélerinage,
comme c'est le cas de la Kaaba, la pierre noire de la Mecque de Prime
Terre, ainsi que
As-Safâ (le rocher) et Al-Marwa (la pierre), deux éminences situées à
l'extérieur de
la Mosquée Sacrée de la Mecque. Ces sites étaient des lieux sacrés
païens que l'Islam a
intégrés à la pratique du culte. Les Pélerins après avoir effectué la
circumambulation
autour de la Kaaba, doivent sortir pour aller effectuer le sa'y
(l'ambulation) entre
As-Safâ et Al-Marwa à sept reprises. On peut aussi citer le Mur des
Lamentations
pour le judaïsme ou les innombrables lieux de pélerinage (St-Jacques
de Compostelle etc...)
du christianisme. Dans le contexte de Terre Seconde ces lieux
consacrés n'existent pas
mais la foi sans cesse renouvelée des pélerins pourra conférer à certains lieux
consacrés une vertu exceptionnelle, à décider au cas par cas car bien
au-delà des pouvoirs
des prêtres.
Diya (I)
La Diya (ou le prix du sang) est une coutume préislamique confirmée
par le Coran dans la Sourate de la Génisse :
Ô vous qui croyez : la loi du talion vous est prescrite à l'égard
des tués : l'homme libre
contre l'homme libre, l'esclave contre l'esclave, la femme contre la
femme. Toutefois le talion de jouera pas
contre celui en faveur de qui quelque chose sera remise par son frère
: poursuite aura lieu de la manière reconnue
et paiement envers ce frère aura lieu de bonne grâce. En bref
cela signifie qu'afin de limiter les
vendettas entre tribus, le Coran propose une alternative au talion :
le paiement d'une indemnité.
Ce rituel permet à l'Imam de constater le paiement de la Diya et ainsi
d'absoudre le criminel de
son péché : sa Teinte Spirituelle retrouvera son score antérieur au
meurtre. Il permet aussi de garantir
que si le talion est ensuite appliqué malgré le paiement de la Diya,
les coupables en voient leur
âme entachée. De manière générale, ce rituel peut s'appliquer à toute
forme de délit afin de proposer un
règlement vertueux évitant un châtiment. À cette occasion un homme
riche peut payer la Diya d'un criminel
pauvre, et c'est une forme très poussée de charité.
Dormition (XB)
C'est un long rituel de préparation à la mort issu de la tradition chrétienne orthodoxe. On fait le
signe de croix avec de l'huile successivement sur
le front, la bouche, les oreilles, les narines, le cœur, le ventre, les mains, les épaules, le dos, les genoux
et les pieds en prononçant des paroles rituelles. Par exemple, pour les mains : "Que tes mains, au moment où elles
se crispent, se souviennent de tout ce qu'elles ont reçu et de tout ce qu'elles ont donné". L'onction et le signe de
croix doit se faire dans le sens orthodoxe : de la justice (épaule droite) vers la miséricorde (épaule gauche). Ce rituel de
préparation à la mort est - comme l'Ars Moriendi - censé préparer et purifier l'âme avant la mort.
Il s'accompagne d'une confession et d'une bénédiction, éventuellement d'une eucharistie.
En termes de jeu la Dormition a les mêmes effets que l'Ars Moriendi.
Double-Vue
Identique au pouvoir de draconiste, sauf que ce sort sera plus détaillé en ce qui
concerne spécifiquement le Dieu Unique. Cf. l'article éponyme.
Eau Bénite (X)
Ce pouvoir permet de bénir une quantité d'eau d'un volume maximal d'un litre. L'eau bénite peut être utilisée
par n'importe qui. Elle permet de créer des cercles de protection contre le mal
et de dissiper la magie teintée maléfiquement. Lorsqu'elle est manipulée par un prêtre (et uniquement dans ce cas là) l'eau bénite aura
en plus ces mêmes effets contre toute
forme de magie
autre que la magie divine du Dieu Unique sous sa forme positive.
Comme pour l'inhibition,
une créature magique craignant l'eau bénite devra réussir un jet de volonté
pour franchir un cercle d'eau bénite ou risquer d'entrer en
contact avec elle. Si elle entre en contact avec elle,
elle devra réussir un autre jet de volonté
pour ne pas être détruite, comme pour une inhibition de draconiste (cf. Inhibition).
Le seuil pour résister à l'eau bénite est égal à 15+ego du prêtre ayant béni l'eau en question.
Techniquement l'eau ainsi bénite contient une évanescence de magie divine,
dont la durée est variable, mais qui comme toute évanescence ne survit pas à la mort
du prêtre qui l'a bénie.
Eucharistie ou Communion (X) [sacrement]
Le terme Eucharistie (en grec ancien εὐχαριστία : "action de grâce") désigne, pour les chrétiens,
la célébration de la mort et de la résurrection de Jésus de Nazareth, à travers la proclamation de la Bible et
à travers une action de grâce qui culmine avec le partage des éléments eucharistiques - le pain et le vin - qui sont symboliques du
corps et du sang du Christ, offert en sacrifice sur la croix et ressuscité. Comme le Concile de Trente n'a pas encore eu lieu,
le dogme de la transsubstanciation n'a pas encore été imposé et on peut laisser à chaque prêtre le soin d'interpréter littéralement
ou non l'acte de consommation du corps et du sang du Christ.
La consommation solennelle de vin et de pain est déjà présente dans la religion égyptienne et s'est transmise au christianisme
via le judaïsme. Cette célébration est inspirée de la Pâques juive et est demandée par Jésus lui-même lors de la Cène. Le prêtre
officiant le rappelle en citant à chaque fois les Évangiles:
La nuit même où il fut livré, il prit le pain, et en rendant grâce il le bénit, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant :
"Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous. "
De même, à la fin du repas, il prit la coupe , et en rendant grâce il la bénit, et la donna à ses disciples, en disant :
"Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour
la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi."
De même que la Pâques juive célèbre la sortie d'Égypte et la libération des Hébreux, l'eucharistie célèbre le sacrifice de l'agneau mais
aussi la libération de l'âme. Jésus doit mourir pour renaître, il doit être sacrifié pour être purifié.
Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon la loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu (Jean 19:7).
Ce sacrifice rituel est l'accomplissement de la destinée de Jésus, mort pour les péchés des hommes, et appelé dès le début
l'agneau de Dieu, promis donc à l'holocauste divin:
Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde (Jean 1:29).
C'est pourquoi lorsqu'il présente le pain et le vin, le prêtre de rite romain prononce la phrase "Agnus Dei, qui tollis peccata mundi".
L'Eucharistie est en général un sacrement administré à la fin de la messe à ceux qui le souhaitent. Le prêtre, tourné vers l'autel,
consacre le pain et le vin, leur accordant leur fonction symbolique, puis le présente aux fidèles, qui viennent ensuite
consommer un peu de pain et boire une gorgée de la coupe contenant le vin. L'utilisation de l'hostie consacrée n'étant pas encore
répandue, n'importe quel pain peut faire l'affaire, de même pour le vin.
Outre les effets habituels du sacrement, l'eucharistie confère aux communiants une augmentation provisoire de leurs points de vie
égale à l'ego du prêtre officiant. Ils peuvent considérer que leur maximum de points de vie a cette valeur augmentée tant que dure
l'état de grâce, c'est-à-dire jusqu'au prochain péché.
Cette cérémonie permet au prêtre de tirer de la Grâce d'âmes profanes, ne disposant d'aucune affinité divine. Les victimes doivent être absolument
consentante, et apportent par leur présence et leur communion un total de Grâce égal à leur ego, qui vient s'ajouter définitivement au potentiel
de Grâce du prêtre. La communion peut être refaite par la suite, mais le transfert ne se fait qu'une fois. Si jamais la victime renie sa foi, alors la Grâce ainsi
acquise est définitivement perdue.
Exorcisme
Ce pouvoir est identique dans ses effets au Désenvoûtement des mages draconistes.
Flammes purificatrices (XR)
Rite foncièrement chrétien et romain, il s'agit de l'auto-da-fé, de l'horripilante habitude de la Sainte Inquisition de brûler
personnes et livres jugées hérétiques. Par ce pouvoir les âmes des hérétiques sont en quelque sorte remises entre les mains
du Seigneur et élues au sens nécromantique du terme (cf. l'âme immortelle). Les âmes échappent en tous cas
par ce rituel à Satan, et sont purifiées et pardonnées. Qu'est-ce que quelques minutes de souffrance extrême en regard
d'une éternité de salut? Attention cependant: ce pouvoir est réservé aux hérétiques, et ne s'applique pas aux infidèles. Les
Satanistes sont considérés par l'Église comme des hérétiques.
Khanaadha (جنازة) (I)
Il s'agit des obsèques. De manière analogue au Christiannisme l'Islam
impose l'inhumation des corps et refuse leur crémation.
Le corps doit être nettoyé, enveloppé dans un linceuil blanc puis un
imam doit réciter une prière mortuaire
juste avant l'inhumation proprement dire. La tradition impose que le
corps soit enterré de profil sur son côté droit,
le visage tourné vers la Mecque. La Mecque étant considérée comme un
lieu mythique par les musulmans de Terre Seconde
cette tradition sera omise. Au moment où il récite la prière
mortuaire, l'imam confère à l'âme
dans la Douat le statut d'âme élue (cf. L'Âme
immortelle) si aucune autre manipulation nécromantique
n'a été faite sur celle-ci. C'est pourquoi il importe de ne pas
traîner, car ce pouvoir de basse-nécromancie
n'est efficace que si l'âme n'a subi aucune transformation. La prière mortuaire est traditionnellement la récitation de la sourate
Yâ' Sîn (36ème sourate), considérée
comme le "cœur" du Coran.
Lailat al Qadr (I)
Il s’agit de l’une des dernières nuits du mois de Ramadan. C’est
durant celle-ci que le Coran aurait été révélé à Mohammed par
l’ange Gabriel. C'est la meilleure nuit pour la prière mais aussi pour
la rémission des péchés. Lorsqu'il dirige la prière durant cette
nuit, l'imam peut par ce rituel obtenir la rémission des péchés des
personnes présentes, y compris
des siens propres. En termes de jeu, les personnes en prière ayant une
Teinte Spirituelle négative peuvent
se voir ramenés à 0 si leur repentance est sincère et par
l'intermission de l'imam.
Magen David
Le Magen David, ou "bouclier de David" est souvent associé à l'étoile
du même nom, utilisée comme symbole de protection avant même son utilisation dans le cadre du judaïsme.
L'utilisation de ce symbole pour désigner la nation juive est très récente: elle date des débuts du sionisme et
paradoxalement a été définitivement consacrée dans l'imaginaire international par l'usage qu'en ont fait les Nazis, un peu comme les militants d'Act-Up
utilisent le triangle rose comme emblème, mais je digresse... Traditionnellement les juifs ont plutôt utilisé la
menorah (le chandelier à sept branches) pour se représenter.
Magen David désigne ici un rituel
permettant de créer des glyphes de magie divine en inscrivant sur un lieu ou un objet, des noms d'anges,
ou des extraits de textes sacrés, rendant l'objet ou le lieu sacrés, et lui conférant un pouvoir lié à l'Ange (souvent un
Saint) ou à l'extrait concerné.
Selon la religion en cause, le rituel s'appliquera à divers supports matériels: des calligraphies en hébreu ou en arabe pour le
judaïsme et l'islam, des icônes ou des statues pour le christianisme. Selon certaines tradition, le roi David portait une calligraphie du psaume 67
en forme de menorah sur son bouclier, en forme d'étoile de David selon d'autres.
On laisse toute liberté au prêtre de choisir son support matériel, et de préciser les effets et les conditions
de déclenchement (en termes simples) du pouvoir magique du glyphe ainsi créé. Le pouvoir magique peut être
différent de ceux maîtrisés par le prêtre: on considère qu'un glyphe est comme une création provisoire
d'un sortilège de magie divine. Laissons le MJ juge des effets possibles et de leur coût au cas par cas.
Comme tout glyphe , pour être actif la Grâce correspondant
au pouvoir en question doit être bloquée en permanence.
Si elle est dépensée, le glyphe est définitivement détruit.
Magen David permet également de reconnaître un glyphe de cette sorte et d'identifier les conditions du déclenchement de ses pouvoirs, à condition
de réussir un jet d'opposition entre l'Affinité divine du prêtre et le rang hiérarchique de celui qui a créé le glyphe. Un seul essai
est possible, en cas d'échec rien de spécial ne se passe, sauf s'il en est précisé autrement dans les conditions de déclenchement
des pouvoirs du glyphe.
La Kabbale
Cf. La Kabbale
Messe (X)
La Messe est une cérémonie collective recréant le sacrifice du Christ,
faite sous la direction d'un prêtre officiant. Elle permet de ranimer la foi des personnes présentes, leur confère un avantage que
le Prêtre décide, et dont le coût varie suivant
les circonstances de la Messe et son objet.
Elle comprend traditionnellement deux parties: la litugie des catéchumènes, consistant
en des prières collectives et des lectures des textes sacrés plus éventuellement un sermon du prêtre. Cette partie est issue
du judaïsme. La seconde partie est proprement chrétienne, elle correspond au sacrement de l'eucharistie (cf. plus haut), administré
aux fidèles qui le souhaitent.
La Messe peut avoir un effet magique sur les fidèles rassemblés (et uniquement sur eux),
qui dépend de la Foi de ceux-ci (donnée non-quantifiable), du Prêtre lui-même, et des circonstances de la Messe (textes lus, prières dites
et chantées, contenu du sermon). Cependant cet effet est
conditionné par la volonté du prêtre officiant. Plusieurs prêtres peuvent éventuellement officier en même temps, afin de rendre l'évocation
plus puissante. Le coût en Grâce de la messe dépend aussi des effets obtenus, et ne peut être anticipé par le prêtre, qui
met par cette cérémonie son pouvoir à disposition des fidèles, en hommage au sacrifice du Christ.
Un effet classique de la Messe est de soigner les blessures de toutes les personnes présentes, et même de régénérer les membres perdus, ce que la bénédiction
ne peut offrir.
La messe des morts est une messe particulière prononcée pour le repos
de l'âme du
défunt. En termes de jeu elle permet, à condition d'être en présence
de son cercueil scellé,
de conférer au défunt le statut d'âme élue (cf. l'Âme
Immortelle), en attendant
que les anges de la mort viennent l'arracher à la Douat, pour l'emmener
au Paradis, au Purgatoire ou à l'Enfer selon son mérite. Hormis cet élément
une messe des morts est identique à toute messe, et peut même comprendre une
phase eucharistique, comme toute messe.
L'église chrétienne n'admet pas d'autre rituel funéraire que celui de
l'inhumation en terre, car le corps est considéré comme le temple de
l'âme. De plus l'église refuse d'accorder le service
funéraire aux suicidés, car ils sont damnés sans possibilité de
rémission aucune, alors
que les pires criminels peuvent toujours garder foi en la miséricorde
divine.
La messe funéraire a la même structure qu'une messe normale,
si ce n'est qu'on y ajoute la lecture de certains textes particuliers.
La structure de la messe variera
selon les traditions et les lieux. À titre d'illustration des textes
spécifiques
à la messe des morts on propose ici le poème
du Requiem, issu de la liturgie latine grégorienne et sa traduction
libre par Jean de
la Fontaine :
Dies iræ, dies illa, Solvet sæclum in favílla, Teste David cum Sibýlla ! Quantus tremor est futúrus, quando judex est ventúrus, cuncta stricte discussúrus ! Tuba mirum spargens sonum per sepúlcra regiónum, coget omnes ante thronum. Mors stupébit et Natúra, cum resúrget creatúra, judicánti responsúra. Liber scriptus proferétur, in quo totum continétur,' unde Mundus judicétur. Judex ergo cum sedébit, quidquid latet apparébit, nil inúltum remanébit. Quid sum miser tunc dictúrus ? Quem patrónum rogatúrus, cum vix justus sit secúrus ? Rex treméndæ majestátis, qui salvándos salvas gratis, salva me, fons pietátis. Recordáre, Jesu pie, quod sum causa tuæ viæ ; ne me perdas illa die. Quærens me, sedísti lassus, redemísti crucem passus, tantus labor non sit cassus. Juste Judex ultiónis, donum fac remissiónis ante diem ratiónis. Ingemísco, tamquam reus, culpa rubet vultus meus, supplicánti parce Deus. Qui Maríam absolvísti, et latrónem exaudísti, mihi quoque spem dedísti. Preces meæ non sunt dignæ, sed tu bonus fac benígne, ne perénni cremer igne. Inter oves locum præsta, et ab hædis me sequéstra, státuens in parte dextra. Confutátis maledíctis, flammis ácribus addíctis, voca me cum benedíctis. Oro supplex et acclínis, cor contrítum quasi cinis, gere curam mei finis. Lacrimósa dies illa, qua resúrget ex favílla judicándus homo reus. Huic ergo parce, Deus. Pie Jesu Dómine, dona eis réquiem. Amen. |
Dieu détruira le siècle au jour de sa fureur. Un vaste embrasement sera l'avant-coureur Des suites du péché long et juste salaire. Le feu ravagera l'Univers à son tour. Terre et Cieux passeront, et ce temps de colère Pour la dernière fois fera naître le jour. Cette dernière Aurore éveillera les Morts L'Ange rassemblera les débris de nos corps, Il les ira citer au fond de leur asile. Au bruit de la trompette en tous lieux dispersé Toute gent accourra. David et la Sibille Ont prévu ce grand jour, et nous l'ont annoncé. De quel frémissement nous nous verrons saisis Qui se croira pour lors du nombre des choisis ? Le registre des cœurs, une exacte balance Paraîtront aux côté d'un Juge rigoureux. Les tombeaux s'ouvriront, et leur triste silence Aura bientôt fait place aux cris des malheureux. La nature et la mort pleines d'étonnement Verront avec effroi sortir du monument Ceux que dés fon berceau le monde aura vu vivre. Les Morts de tous les temps demeureront surpris En lisant leurs secrets aux Annales d'un Livre, Où même les pensers se trouveront écrits. Tout sera révélé par ce Livre fatal Rien d'impuni. Le Juge assis au Tribunal Marquera sur son front sa volonté suprême. Qui prierai-je en ce jour d'être mon défenseur ? Sera-ce quelque juste? Il craindra pour lui-même, Et cherchera l'appui de quelque intercesseur. Roi qui fais tout trembler devant ta Majesté, Qui sauves les Elus par ta seule bonté, Source d'actes bénins et remplis de clémence, Souviens-toi que pour moi tu descendis des Cieux Pour moi te dépouillant de ton pouvoir immense, Comme un simple mortel tu parus à nos yeux. J'eus part ton passage, en perdras-tu le fruit? Veux-tu me condamner à l'éternelle nuit, Moi tour qui ta bonté fit cet effort insigne? Tu ne t'es reposé que las de me chercher: Tu n'as souffert la Croix que pour me rendre digne D'un bonheur qui me puisse à toi même attacher. Tu pourrais aisément me perdre et te venger. Ne le fais point, Seigneur, viens plutôt soulager Le faix sous qui je sens que mon âme succombe. Assure mon salut dés ce monde incertain. Empêche malgré moi que mon cœur ne retombe, Et ne te force enfin de retirer ta main. Avant le jour du compte efface entier le mien. L'illustre Pécheresse en présentant le sien, Se fit remettre tout par son amour extrême. Le Larron te priant fut écouté de toi: La prière et l'amour ont un charme suprême. Tu m'as fait espérer même grâce pour moi. Je rougis, il est vrai, de cet espoir flatteur: La honte de me voir infidèle et menteur, Ainsi que mon péché se lit sur mon visage. J'insiste toutefois, et n'aurai point cessé, Que ta bonté mettant toute chose en usage, N'éclate en ma faveur, et ne m'ait exaucé. Fais qu'on me place à droite, au nombre des brebis. Sépare-moi des boucs reprouvés et maudits. Tu vois mon cœur contrit, et mon humble prière. Fais-moi persévérer dans ce juste remords: Je te laisse le soin de mon heure dernière; Ne m'abandonne pas quand j'irai chez les Morts. |
Mikveh (מִקְוָה) (J)
Le mikvé ou mikveh est un bain rituel utilisé pour l'ablution nécessaire aux
rituels exigeant la pureté des participants dans le judaïsme. C'est
l'un des lieux centraux de la vie communautaire juive, avec la
synagogue et l'école
juive (ou yeshiva). L'immersion totale du corps dans l'eau du mikveh
fait notamment partie du processus de conversion au judaïsme,
mais aussi de la Tahara, c'est-à-dire du rite funéraire.
Lorsqu'on se plonge dans l'eau du mikveh la bénédiction à réciter est :
ce qui signifie : «Sois béni, ô Éternel, notre Dieu, roi du monde, qui
nous a sanctifiés par ses commandements et nous a ordonné d'élever les
mains.»
Dans le contexte de Terre Seconde, cette purification rituelle, à
l'origine des rituels de baptême et des ablutions islamiques,
peut être effectuée dans une eau rendue sacrée par un Rabbin.
Lorsqu'il lance ce sortilège sur une eau,
les Hassidim se plongeant dedans en récitant la bénédiction rituelle
verront leur âme purifiée des transgressions
commises contre la loi divine, à la manière d'une absolution
chrétienne. Si le chiffre associé à leur Teinte Spirituelle est
négatif, il sera ramené à 0, à condition évidemment que le Hassid soit
animé d'une foi sincère. Chez une
personne nouvellement convertie ce rituel crée en lui une Teinte
Spirituelle de type Vertu Zoroastrienne Judaïque
et la place au niveau 0. C'est le rituel qui sanctionne définitivement
son entrée dans la communauté juive.
Onction (X) [sacrement]
L'onction consiste à oindre le chrétien du Saint Chrême qui est une huile sainte (en grec, appelé myron). Le chrétien est oint par
un signe de croix avec cette huile sur
son front, ses yeux, ses narines, ses lèvres, ses oreilles, sa poitrine, ses mains et ses pieds. Chaque fois, le prêtre administrant
le sacrement dit, « Le sceau du don de l'Esprit Saint. »
La première onction d'un chrétien est appelée confirmation par le rite romain,
et chrismation par le rite byzantin.
Le sacrement de la chrismation/confirmation est une extension du jour de Pentecôte, lors duquel le Saint Esprit est descendu sur les Apôtres. Ainsi
tout membre de l'Église devient un prophète, et reçoit une part de la royale prêtrise du Christ; de même tous
les chrétiens, parce qu'ils sont chrismés, sont appelés à agir comme témoins conscient de la Vérité. Vous avez reçu l'onction (chrisma) de
la part de Celui qui est Saint, et vous connaissez toutes choses (Jean 2:20).
Par ailleurs, l'onction purifie celui qui la reçoit de toutes formes d'envoûtement (jet de volonté
de la ou les personnes à l'origine de ou des envoûtements en cause, comme pour une dissipation) et de maladie ou d'empoisonnement
(sauf la guildienne, le venin de veuve noire aux yeux dorés et autres maladies et poisons rares).
Elle guérit également instantanément de toutes
les blessures et régénère les membres perdus. L'onction ne consomme pas beaucoup de myron et on peut considérer qu'une fiole permet
d'administrer 100 fois ce sacrement.
Ordalie
L'ordalie est une épreuve physique permettant à celui qui s'y soumet de prouver sa bonne foi (saisir
des braises ou du fer chauffé à blanc etc...).
La présence du prêtre assure à cette personne l'immunité physique si elle est sincère dans ses affirmations.
Si elle n'est pas sincère, la personne subissant l'ordalie a droit à un jet de volonté: si et seulement si
elle le réussit elle bénéficiera du sortilège quand même.
Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égareront du sentier d'Allah :
ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges (le Coran, sourate des animaux, verset 116).
Ordination (X) [sacrement]
L'ordination est le sacrement qui établit le lien sacré sur le
candidat à la prêtrise. Au contraire de l'Islam, le christianisme
accorde à ses prêtres un statut particulier, une relation particulière
à Dieu représentée par le sacrement de l'ordination. Seul un évêque
est habilité à pratiquer ce sacrement.
Dans le contexte de Terre Seconde l'ordination établit le lien sacré
puis l'affinité divine chez l'ordinand. L'église reconnaît trois
rangs: diacre, prêtre et évêque. Ces trois ordinations sont toujours
faites dans cet ordre: tout prêtre a été ordonné diacre, et tout
évêque a été successivement diacre puis prêtre. Le diacre n'étant
qu'un auxiliaire du prêtre (le mot diacre (en grec διάκονος) signifie
originellement serviteur), il reçoit uniquement le lien sacré. Le
prêtre reçoit l'affinité divine, et l'évêque le statut d'évêque qui
lui permet d'avoir accès aux pouvoirs particuliers de l'épiscopat au
sein de l'affinité divine.
Lors de l'ordination, l'évêque prononce la prière de consécration,
puis il oint d'huile les mains du consacré pour que celui ci sanctifie
le peuple et offre à Dieu le sacrifice eucharistique. Ensuite l'évêque
consécrateur, les autres évêques et tous les prêtres présents imposent
les mains au candidat. Pour l'ordination d'un diacre, seul l'évêque
impose les mains au candidat.
Le rituel de l'ordination se compose de la présentation et l'élection
de l'ordinand, l'allocution de l'évêque, l'interrogatoire de
l'ordinand, les litanies des saints, qui attestent que le choix du
candidat s'est fait conformément à l'usage de l'Église et préparent
l'acte solennel de la consécration. Ensuite plusieurs rites viennent
exprimer et achever d'une manière symbolique, le mystère qui s'est
accompli : pour l'évêque et le prêtre, l'onction du Saint-Chrême,
signe de l'onction spéciale du Saint-Esprit qui rend fécond leur
ministère ; remise du livre des Évangiles, de l'anneau, de la mitre et
de la crosse à l'évêque en signe de sa mission apostolique d'annonce
de la Parole de Dieu, de sa fidélité à l'Église, épouse du Christ, de
sa charge de pasteur du troupeau du Seigneur ; remise au prêtre de la
patène et du calice, l'offrande du peuple saint qu'il est appelé à
présenter à Dieu ; remise du livre des évangiles au diacre qui vient
de recevoir mission d'annoncer l'Évangile du Christ.
Comme il n'existe aucun rang d'archevêque au sein de l'église de Terre
Seconde, l'ordination d'un évêque est en général faite par les évêques
des diocèses environnants. Le candidat est généralement choisi par
l'évêque précédent de son vivant, et à défaut est élu par un conclave
des prêtres du diocèse, réuni spécialement pour l'occasion. Chaque
diocèse est entièrement indépendant dans le choix de son évêque, et la
venue d'un autre évêque est purement cérémonielle, celui-ci n'a aucune
part dans le choix de l'ordinand et est tenu de respecter le choix du
diocèse. Il arrive, dans le cas de diocèses isolés, que l'ordination
soit faite à Sainte-Volonté, par l'évêque de la sainte forteresse.
Petite Kabbale
La petite kabbale est en quelque sorte un pouvoir permanent du prêtre, qui lui permet d'associer un ange en particulier
à un autre pouvoir, afin d'en accroître l'effet ou les chances de réussite. Cela entraîne un surcoût de Grâce
identique à celui de la coercition draconiste: il dépend de l'effet désiré par le prêtre et sera compris entre 1
et le coût du pouvoir ainsi "aidé".
Résurrection
Ce pouvoir permet de ressusciter une personne morte à condition que son âme ait toujours son ankh (cf. l'Âme immortelle), soit dans la Douat,
ne soit sous le pouvoir d'aucun nécromant ou créature de la Douat, et enfin ne soit ni consacrée ni élue vis-à-vis d'une autre divinité.
Le prêtre doit disposer du cadavre pour cela et doit prier une nuit entière avant de le faire pour demander au Dieu Unique
son autorisation. S'Il la refuse, le pouvoir n'aura pas d'effet. Ce pouvoir coûte au prêtre un sacrifice d'autant de points de Grâce
que le Ka de l'âme ramenée à la vie.
Rogation
La rogation est une prière collective faite sous la direction d'un prêtre, afin de garantir par exemple
de bonnes récoltes. Lorsqu'il dépense la Grâce correspondante à ce pouvoir, le prêtre dirige la grâce divine
vers un effet bénéfique pour l'économie de la société en prière. Cela peut faire venir la pluie ou chasser
le phyloxéra etc...
Sacralisation
La Sacralisation est un pouvoir extrêment délicat d'utilisation. Elle
permet de créer un objet sacralisé, c'est-à-dire imbu de
propriétés définitives de magie divine. La sacralisation (cf. l'article éponyme) utilise toujours des runes
écrites dans la langue liturgique appropriée, souvent des versets
des textes sacrés. La sacralisation repose sur le sacrifice volontaire
de points de Grâce, qui sont définitivement
retranchés du potentiel de Grâce du donneur. Le ou les donneurs ne
sont pas forcément le prêtre effectuant
la sacralisation proprement dite : il suffit qu'ils soient présents,
volontaires et en contact avec
l'objet concerné lors de celle-ci.
La sacralisation d'un objet est très simple : le prêtre peut en
sacrifiant (k-1)2 points de Grâce
attribuer à l'objet un pouvoir qu'il maîtrise de niveau k. Le pouvoir
en question peut alors etre utilisé par simple
volonté du porteur une fois par jour, sauf lorsqu'il s'agit
d'un pouvoir permanent évidemment, auquel cas il
sera actif pour le porteur en permanence. Par ailleurs, rendre l'objet
matériellement indestructible coûte 4 points de
Grâce, et dans le cas d'une arme, chaque point de bonus associé aux
dégâts, ou chaque point retranché à la difficulté
d'attaque (ou de parade) coûte 1 point de Grâce.
Le prêtre peut imposer des restrictions à l'utilisation de l'objet,
mais uniquement fondées sur les critères suivants :
nature et valeur de la Teinte Spirituelle et/ou présence et valeur
d'une affinité divine associée au Dieu Unique.
La restriction peut limiter l'utilisation aux Teintes Spirituelles de
type Vertu, ou Vertu Zoroastrienne, ou Vertu Zoroastrienne
Chrétienne/Musulmane/Juive,
et éventuellement exiger un rang minimal associé à celle-ci. De
manière encore plus restrictive elle peut imposer la présence
d'une affinité divine associée au Dieu Unique, et même une valeur
minimale de celle-ci. La restriction est choisie par le prêtre
au moment de la sacralisation de l'objet, et ne peut plus être levée
par la suite, mais elle n'impose aucun surcoût en
points de Grâce sacrifiés. C'est pourquoi la plupart des objets
sacrés ont des restrictions assez sévères
à leur emploi.
Sacre (X)
Le sacre est en fait un sacrement un peu particulier : il consacre la
personne du Roy en tant que personne différente des autres laïcs,
et matérialise un lien direct à Dieu. Il symbolise le fait que la royauté
soit de droit divin. Historiquement surtout pratiquée en France (depuis
le sacre de Charlemagne), il avait à l'origine pour fonction de renforcer
le lien entre pouvoir temporel et spirituel et la solidarité réciproque
de la monarchie et de l'Église : le serment prononcé par le
Roy lors du sacre lui impose de défendre la paix, la justice, mais
aussi l'Église.
. Les pairs laïcs et ecclésiastiques
du Royaume sont censés être présents et participer à la cérémonie
au cours de laquelle sont remis au Roy les insignes de sa charge :
le manteau royal, l'épée, le sceptre, la main de justice, l'anneau, la couronne
et les éperons. La cérémonie elle-même comporte l'onction du Roy
par un liquide contenu dans la "sainte ampoule", qui aurait
été apportée par une colombe lors du baptême de Clovis.
Dans le contexte de Terre Seconde le sacre concerne les souverains
chrétiens désireux d'affirmer le caractère sacré de leur dynastie, et de créer
un pacte entre Dieu, le Roy, l'Église et le Royaume, c'est-à-dire le peuple.
La nature la cérémonie variera selon les cas et ses conséquences aussi.
En effet, dans le cas de Terre Seconde, le Sacre se manifestera par
l'émergence d'une affinité divine particulière chez le Roy. Une sorte
d'"affinité royale", qui permettra au Roy d'avoir de la Grâce à hauteur
du carré du rang de l'affinité. Le rang de l'affinité elle-même dépendra du
double de l'ego comme celle d'un prêtre mais sa valeur initiale sera à
la discrétion
du Seigneur. Le Roy aura accès alors à la magie divine comme
un prêtre, et selon les mêmes modalités. Il dispose cependant d'un
privilège unique en son genre : cette magie divine peut être
pratiquée avec une protection en métal autour de la tête, ce qui permet
au Roy d'utiliser cette affinité couronné ou casqué. D'une certaine
manière il acquiert donc par le sacre une forme d'immortalité.
Saint-Chrême (X)
Le myron est un « mélange de quarante
huiles essentielles et d'huile d'olive » consacré par un évêque. Seul un évêque peut donc utiliser ce pouvoir
qui permet de consacrer le myron en Saint Chrême. Cette consécration n'est pas comme la bénédiction de l'eau
une évanescence mais un sacrifice de Grâce vive. Le Saint Chrême est donc une source inanimée de magie divine.
C'est cependant une source très faible puisque l'évêque sacrifie pour ce rituel 1 point de Grâce pour créer une quantité de Saint Chrême
suffisante pour pratiquer 1000*n onctions (où n est le niveau de l'evêque en tant que prêtre). Outre ce sacrifice de
Grâce vive, aucune dépense de Grâce provisoire n'est nécessaire à l'utilisation de ce pouvoir.
Serment sur les écritures
Ce pouvoir permet au prêtre de lier magiquement les personnes présentes à un serment prononcé par elles
sur un exemplaire des textes sacrés, à condition naturellement
qu'elles soient de la même foi que le prêtre. Les conséquences du manquement au serment sont définies
par ceux qui le prêtent et s'appliqueront forcément. Le serment sur les écritures s'apparente à un envoûtement consenti. La
ponction qu'il effectue lorsqu'il s'enracine
(cf. Envoûtement) est cependant négligeable.
Tahara (טהרה) (J)
La Tahara ou "purification" est un rituel funéraire judaïque. C'est
aussi un terme désignant de manière plus générale
l'état de pureté nécessaire à la pratique de certains rites sacrés (ou
kedusha). Dans le contexte de Terre Seconde
on retient essentiellement sa signification en tant que rite
funéraire. Le rituel consiste à nettoyer le mort après
l'avoir débarrassé de tous ses fluides corporels, à réciter des passages de
la Torah, et à verser enfin de l'eau
en disant en hébreu le verset suivant : " Et je verserai sur vous de
l'eau pure et vous serez purifiés de toutes vos impuretés
et de toutes vos souillures. Je vous purifierai." La personne décédée
est revêtue de takhrikhim, draps blancs évoquant les habits du
Grand Prêtre, équivalents au linceul, et délicatement déposée sur un
lit de paille au fond du cercueil, puis inhumée.
Ce rituel doit être accompli par la Hevra Kaddisha (חברה קדישא :
"assemblée sainte"), soit une sorte de société assez fermée
consitutée de Juifs pieux affectés au service funèbre de leur
communauté. Ce sont eux et non la famille du défunt qui préparent le
mort.
Dans le contexte de Terre Seconde on considérera que chaque Synagogue
a accès à une Hevra Kaddisha, qui s'occupe
du rituel, son travail se limitant alors à réciter des passages de la
Torah et à
la partie proprement magique du rituel. À défaut d'une Hevra Kaddisha
le prêtre seul peut se charger de l'ensemble de la Tahara.
D'un point de vue magique, le rituel de la Tahara accorde à l'âme
morte le statut d'âme élue (cf. Douat).
Vade retro Satanas
Ce pouvoir permet de bannir une créature démoniaque ou diabolique, comme par le pouvoir de mage draconiste
"Râvana banni" (cf. Inhibition). Dans le cadre de l'Islam la formule rituelle pour repousser les
créatures diaboliques
ou démoniaques est l'adhan, soit l'appel à la prière : "Dieu est
grand, il n’est d’autre dieu que Lui.
Mohammed est Son messager. Venez à la prière."
La véritable histoire du Dieu Unique
Dans le contexte de Terre Seconde, la véritable histoire du Dieu Unique est en fait liée à celle de
Méthyl, le créateur de
la langue diabolique qui fut son plus grand ennemi. Tous les deux
partagent en fait une origine commune :
la mythologie ougro-finnoise décrite dans le Kalevala. Le Dieu
Unique n'est à l'origine
qu'un simple humain démiurge, qui fut la réminiscence du héros finnois
Lemminkäinen. Les chants XI à XV du Kalevala racontent les aventures de ce héros qui
entre dans le Tuonela, le Monde des Morts,
y est tué par un mystérieux berger, pour être ensuite ressuscité par
sa mère après qu'elle a rassemblé les morceaux
épars de son corps. On retrouve le mythe d'Osiris et si on poursuit le
lien entre l'idée de résurrection et de divinité,
Lemminkäinen peut être considéré comme une figure divine. Dans le contexte de
Terre Seconde, c'est en quelque sorte l'acte de naissance du Dieu Unique : il
a revécu les aventures de Lemminkäinen et comme lui a été ressuscité.
L'intervention maternelle est devenue symbolique : car
c'est son Daÿmonion (cf. Innommé) de Démiurge qui lui a survécu
et lui a rendu la vie, comme s'il refusait
de se séparer de son vaisseau humain. C'est l'un des très rares cas où
le Daÿmonion d'un Démiurge a agi de son propre chef.
Mais cette résurrection a aussi provoqué une très forte réaction du
Monde Spirituel. Sans rapport avec le meurtrier de Lemminkäinen,
un esprit est né de ce refus de la résurrection du héros, et plus
généralement de la quête de l'immortalité chez les Mortels.
Cet esprit n'a jamais reçu de nom, mais il a inspiré Méthyl et
les rares cosmogonistes au fait de cette réalité
l'appellent le Solitaire.
Le Tuonela sera dans le cadre de Terre Seconde une sorte d'"ancêtre"
de la Douat, c'est-à-dire un univers imaginaire à la
fois matériel et immatériel, empiétant également sur le Monde
Spirituel et le Monde des Rêves. Quoi qu'il en soit le Dieu Unique
a simultanément à sa résurrection engendré une sorte de "réplique
spirituelle" qui s'est concrétisé par le Dogme de Méthyl,
lequel
n'était pourtant pas conscient d'être un medium inspiré par le Solitaire.
L'opposition entre ce démiurge cherchant à devenir un Dieu et même le
Dieu Unique, et cet esprit qui vivra en Méthyl
culminera à travers la Chute du Royaume de Dieu. Aujourd'hui le
Dieu Unique existe toujours, même s'il est moins
puissant et surtout si le culte unique qui lui était associé à
l'époque du Royaume de Dieu a fait place à trois religions
concurrentes. L'athéisme militant de Méthyl a quant à lui été en
quelque sorte détourné par les Rois Infernaux,
puisqu'ils ont livré aux Dieux Infernaux la langue diabolique,
héritière de la magie créée par Méthyl en lien avec son fameux Dogme
et
pour contrer la magie du Dieu Unique. Comme par le fait d'une étrange
ironie, cette magie censée exalter la mortalité
sert aujourd'hui des divinités.
Ces faits ne sont connus que de quelques cosmogonistes, parmi les plus
érudits et les plus subtils. Certains considèrent
d'ailleurs que la Chute du Royaume de Dieu et la transformation de
l'ancien culte en trois cultes directement liés
à des religions réelles de Prime Terre est une sorte de phénomène de
"mise en conformité" de Terre Seconde. En effet, le démiurge
cherchant à devenir un Dieu Unique a d'abord créé quelque chose de
différent, qui n'avait jamais existé véritablement
sur Terre Seconde. Il l'a fait avec l'aide du Prophète, créateur de la
magie angélique et membre de la Transcendante Ennéade.
À cette époque la magie divine du Dieu Unique, la magie angélique du
Prophète et celle de Méthyl pouvaient être vues comme
trois aspects d'un même art. Ainsi les magies actuelles de la
langue angélique et la langue diabolique
ont une racine commune, en pratique imperceptible aujourd'hui aux
mages angélistes ou diabolistes non-avertis.
Mais tout cela a pris fin avec la Chute du Royaume de Dieu,
obligeant ainsi le Dieu Unique
à renaître sous une forme plus conforme aux cultures monothéistes de
Prime Terre, et devenant une
véritable réminiscence des trois religions du Livre. C'est ce que ces
cosmogonistes appellent la
"mise en conformité" ou "mise en cohérence".
Bibliographie : la Bible de Jérusalem (version œucuménique), le Coran, Ars Moriendi, le Kalevala, le Sefer Yetsirah
VAGANT
Voir aussi Alchimie, Composantes, Poisons, Simples
Vagant est à l'origine un terme désuet désignant des voleurs qui
pillent les débris des naufrages
rejetés sur le rivage, ou les marins chargés de récupérer ces mêmes
débris, et de manière générale
les vagabonds.
Dans le contexte de Terre Seconde il désigne en plus ceux qui ont pour
métier de parcourir
les lieux enchantés ou infestés de monstres pour y collecter - l'arme
à la main s'il le faut, et il le faut souvent -
divers ingrédients utiles aux alchimistes: pierres faées, simples,
organes de créatures fabuleuses etc...
Certains ordres alchimiques ou religieux utilisant l'alchimie (comme
le Sépulcre Inachevé) ont leurs propres
"chasseurs de composantes", qu'on n'appelle en général pas vagants,
quoiqu'ils accomplissent peu ou prou la même besogne.
En effet, les Vagants sont des baroudeurs indépendants, agissant pour
leur propre compte et sans attache comme
leur nom l'indique. Ils errent souvent d'un lieu à un autre sans attache fixe,
et c'est cette nature de vagabond qui leur a conféré l'exécrable
réputation qui est la leur... Du moins
c'est entre autres cela.
Les Vagants sont souvent redoutés à l'égal des monstres qu'ils
chassent. Souvent prêts à toutes les infamies pour obtenir ce qu'ils
recherchent, leurs victimes ne sont
pas toujours des créatures monstrueuses que les Bonnes Gens préfèrent
savoir mortes. Il est arrivé par exemple que certains
volent ou achètent des enfants en bas-âge pour servir d'appât à un
monstre friand de chair humaine et jeune, voire
même de monnaie d'échange. D'autres (mais ils sont rares)
n'hésitent pas à tuer des sorcières de village pour s'emparer de leurs
réserves.
De manière générale les Vagants sont perçus comme de dangereux
aventuriers sans scrupules, chargés de faire le "sale boulot" des
alchimistes
des villes. Il y a dans le ressentiment à leur égard une sorte de
méfiance du monde rural vis-à-vis de la ville. On imagine
un alchimiste riche et douillettement installé au cœur de la ville
envoyant ces coupe-jarrets tuer et voler pour lui, sans aucune
considération pour les souffrances occasionnées par leurs actions. Il
n'est pas rare qu'un Vagant de passage, même animé des meilleures
intentions, soit égorgé dans son sommeil dans une auberge de village.
Le métier de Vagant est donc doublement dangereux et de ce fait très
bien payé. Il arrive que des Vagants s'associent de manière ponctuelle
autour
d'une personnalité charismatique pour mener à bien une mission
particulièrement dangereuse. Mais en général ce sont des solitaires.
Ceux d'entre eux qui vivent vieux accumulent souvent une excellente
connaissance du Peuple-Fée ainsi que des lieux enchantés à l'entour.
VATES
Voir aussi Bardes, La Langue Runique, Tir Nan Ogg
Appelés aussi Eubages, les Vates sont les êtres 'inspirés' de la société celte, qui ne sont ni Druides ni Bardes. Ce sont le plus souvent des artisans doués,
ayant une approche quasi-scientifique du réel, qui dirigent dans la société celtique l'industrie agricole ou minière. Ce sont les ingénieurs et alchimistes de la société celte.
Par exemple, outre leur excellente métallurgie, supérieure à l'époque à celle des Romains car fondée sur une utilisation plus judicieuse du fer, leur savoir minier était également étendu. Pour creuser les puits de mine, les Celtes faisaient éclater la roche en allumant de grands feux, puis en la refroidissant brusquement avec de l'eau.
Une fois le puits ouverts, ils détournaient les cours d'eaux pour le noyer puis récupéraient les métaux dissous sous forme ionique grâce à des canalisations qui alimentaient de grands bacs exposés au Soleil ou chauffés artificiellement,
provoquant ainsi l'évaporation qui allait engendrer la cristallisation, Ils creusaient les galeries avec des outils performants, tels les haches à ailerons ou les pics de bronze à douille. Une fois les galeries creusés, ils les étayaient à l'aide de coffrages et érigeaient des plate-formes avec les déblais.
Les galeries les plus longues pouvaient atteindre, comme à Hallstatt, 350m de long. Ils pénétraient parfois jusqu'à 160m au coeur de la montagne, et, par un ingénieux systéme de barrage au fond du puits, étaient en mesure de contrôler le niveau de l'eau dans la mine.
VERMILI (Archipel des)
cf. les Barons Mestiviers
VEUVE NOIRE AUX YEUX DORÉS
Voir aussi Poisons
La Veuve noire aux yeux dorés est une créature magique qui a la forme d'une tarentule géante. Elle vit en général dans les
forêts tropicales mais peut aussi résister à des climats plus rigoureux. Son nom lui vient de ses yeux qui ont une couleur d'or
fondu très intense, et qui, contrairement aux yeux des araignées en général, voient parfaitement bien.
Une Veuve noire aux yeux dorés femelle a la taille d'une petite maison, le mâle est plus petit. Carnivore, elle attire ses victimes
dans ses toiles qui s'étendent parfois sur plusieurs kilomètres carrés de forêt. Elles sont souvent organisées en labyrinthes de manière à laisser entrer
ses victimes et à rendre leur fuite impossible. Les fils sont presque invisibles et les remarquer exige un résultat de 40 sur un jet de Vigilance.
Essayer de les distinguer
une fois conscient de leur présence demande un résultat de 20 sur un jet de Chercher.
Toute personne en contact avec la toile sera aussitôt collé à celle-ci, et ses efforts pour s'en dépêtrer
conduiront dans la plupart des cas au résultat contraire. Selon la manière dont la victime est entré en contact avec la toile,
le MJ associera à celle-ci un chiffre de prise, représentant la difficulté sur un jet d'esquive ou de force pour se dégager de la soie de la Veuve.
La victime peut alors tenter un ou plusieurs jets pour se dégager, mais chaque échec renforce la prise de 5 points. Une fois définitivement
emberlificoté, le malheureux prisonnier n'a plus qu'à attendre la venue de l'araignée géante qui lui inoculera son venin et le dévorera
ensuite. Les fils sont combustibles mais cela peut se montrer fatal pour les personnes prisonnières de la toile, voire pour la forêt toute
entière.
La Veuve est particulièrement recherchée pour son venin, dont les effets sont décrits à l'article Poisons, et elle peut compter sur de réguliers
apports d'aventuriers en goguette pour se nourrir. Il existe une épure prométhéenne de la Veuve (cf. Invocation) dans chacune des écoles de magie
d'Orgia ainsi qu'aux Ombrages en Arseterre et à Serpent-Azur au Norrenwelt qui permet aux mages draconistes formés dans ces écoles de créer ces toiles eux-mêmes pour enfermer leurs adversaires, mais qui échouent toujours à reproduire
la faculté de création du venin, puisque celui-ci a un effet antimagique. L'épure prométhéenne de la Veuve a un coût de 75.
Ces créatures sont également recherchées pour leur soie : soigneusement récoltés un par un, les fils peuvent être ensuite bouillis
et tissés, pour former des armures magiques aussi légères que de la soie, mais procurant une protection de 5 et une robustesse de 350 sur chaque localisation.
Voici les caractéristiques de combat de la Veuve:
PV | End | Chélicères : DA | Chélicères : DG | MV | Enc | Rap | Vol |
35 | 16 | 0 | 1d20+15 + venin | 10 | 20 | 15 | 12 |
La Veuve n'esquive pas et ne pare pas et ne souffre d'aucune pénalité
de souffle. Elle n'a pour seules sous-localisations
ses 8 yeux et possède 10 localisations: 1 pour chaque patte, une pour la tête et une pour
le corps, mais sa taille est telle qu'un attaquant ne saurait menacer toutes
les localisations à la fois. Elle n'attaque pas hors de son domaine et ne s'y risque que très rarement. Certains
ont essayé de voler ses œufs pour en élever, mais il semble que la Veuve noire se laisse systématiquement mourir en captivité.
En combat elle se contente de frapper, et lorsque le poison a fait effet elle
emmaillote sa victime dans un cocon de soie.
VIE
Contributeur : Thomas Abbale
Voir aussi la Langue Runique
Vie: Sortilèges
0 | sorts de niveau 0 de tous les Mondes |
1 | sorts de niveau 1 de tous les Mondes et Série du nombre Un |
2 | sorts de niveau 2 de tous les Mondes et Série du nombre Deux |
3 | sorts de niveau 3 de tous les Mondes et Série du nombre Trois |
4 | sorts de niveau 4 de tous les Mondes et Série du nombre Quatre |
5 | sorts de niveau 5 de tous les Mondes et Série du nombre Cinq |
6 | sorts de niveau 6 de tous les Mondes et Série du nombre Six |
7 | sorts de niveau 7 de tous les Mondes et Série du nombre Sept |
8 | sorts de niveau 8 de tous les Mondes et Série du nombre Huit |
9 | sorts de niveau 9 de tous les Mondes et Série du nombre Neuf |
10 | sorts de niveau 10 de tous les Mondes et Série du nombre Dix |
11 | sorts de niveau 11 de tous les Mondes et Série du nombre Onze |
12 | sorts de niveau 12 de tous les Mondes et Série du nombre Douze |
Chaque série est donc dans le contexte de Terre Seconde une invocation différente aux pouvoirs de l'affinité Vie, qui se situe au-delà
du formalisme des matières et des pulsions exposé plus bas. C'est une approche d'un volet obscur de la sorcellerie de la Vie,
dont les Guides se méfient en général, et que les Druides eux-mêmes ne maîtrisent que partiellement. Ce volet secret est tout simplement celui
de la création de la vie par les Titans. Certains l'appellent le secret de Prométhée. Il ne s'agit plus de modifier la vie, de jouer sur les
pulsions qui l'animent, mais de la créer, et sans passer par les procédés habituels.
Le chant des séries est donc une sorte de parcours initiatique qui ne
peut être parcouru que dans un seul sens.
La série du nombre un correspond au premier verset, c'est-à-dire à un
sortilège de niveau 1, mais la série du nombre deux
correspond à la succession du deuxième et du premier verset, donc à
l'utilisation d'un sortilège de niveau 1 et
d'un sortilège de niveau 2. Ainsi la série du nombre douze implique
l'utilisation successive d'un sortilège de niveau 12,
d'un sortilège de niveau 11 etc... jusqu'à 1. Les douze versets
correspondent chacun à une étape dans la complexité de la
matière vivante. La sorcellerie de la vie, contrairement à la
sorcellerie élémentaire de l'énergie positive, ne peut pas créer la
vie ex nihilo. Prométhée créa les animaux et les hommes à partir de
l'argile (on retrouve ici le mythe biblique
qui partage avec la mythologie grecque la même racine sumérienne), ce
qui signifie que la sorcellerie de la vie peut
reproduire ce miracle en élevant une forme de vie existante vers un
stade supérieur en termes
de complexité et de conscience : de la bactérie au mollusque par exemple,
du mollusque au reptile, du reptile au mammifère, du mammifère au
primate et du primate à l'homme. Comme du point de vue de
la sorcellerie de la vie même les pierres sont vivantes, l'argile dont
les premiers hommes furent tirés était déjà vivante
et Prométhée n'a en effet pas créé la vie à proprement parler. Le
mythe de Deucalion et Pyrrha, seuls survivants du déluge,
qui ont recréé l'humanité en jetant des pierres derrière eux qui se
transformaient en êtres humains, reproduit la même idée
d'une élévation de la vie du règne minéral au règne humain.
Chaque verset correspond à une étape vers les formes de vie les plus complexes. Pour faire accéder une
forme de vie à l'étape correspondant au verset k, il faut donc lancer successivement les
sortilèges de niveau 1, 2, ... k-1 et k, comme si on devait refaire parcourir tous les échelons
à la cible. La transformation est définitive, et peut aboutir à des créations fort étranges.
On dit que c'est ainsi que certains Druides ont créé des arbres parlants dans certaines
forêts enchantées. Laissons là encore le MJ interpréter librement l'effet de cette sorcellerie
dangereuse en fonction des désirs du joueur qui l'utilise, sans oublier que le plaisir naît de
la frustration...
La série du nombre 1 : "Pas de série pour le nombre un: la Nécessité unique, le Trépas, père de la Douleur;
rien avant, rien de plus." représente l'accès à la douleur, c'est-à-dire le stade animal
où l'existence de la mémoire rend utile la notion de douleur, juste au-dessus du mollusque et du poisson.
C'est le stade reptilien.
La série du nombre 2 : "Deux bœufs attelés à à une coque; ils tirent, ils vont expirer; voyez la merveille!"
représente le stade du mammifère ou de l'oiseau : une forme de vie suffisamment évoluée
pour accéder à la domestication et au dressage, ce qui nécessite une certaine intelligence.
La série du nombre 3 : "Il y a trois parties dans le monde, trois commencement et trois fins, pour l'homme
comme pour le chêne. Trois royaumes de Merlin, pleins de fruits d'or, de fleurs brillantes,
de petits enfants qui rient." symbolise
le premmier éveil de la conscience : la capacité à envisager sa vie dans sa continuité et jusqu'à son achèvement,
la conscience d'être partie du monde, de s'interroger sur soi-même et de penser au-delà de la simple
survie.
La série du nombre 4 : "Quatre pierres à aiguiser, pierres à aiguiser de Merlin, qui aiguisent les épées des braves."
symbolise la capacité à fabriquer et utiliser des outils.
La série du nombre 5 : "Cinq zones terrestres: cinq âges dans la durée du temps; cinq rochers sur notre sœur."
symbolise la capacité à percevoir l'écoulement du temps de manière à anticiper, à réfléchir à
long terme de manière générale
(on voit que nombre de nos politiciens n'ont hélas pas atteint ce stade).
La série du nombre 6 : "Six petits enfants de cire, vivifiés par
l'énergie de la Lune; si tu l'ignores, je le sais. Six plantes
médicinales dans le petit chaudron; le petit nain mêle le breuvage,
son petit doigt dans sa bouche." symbolise à la fois la capacité
de soigner en général mais aussi
celle de ressentir voire de pratiquer la magie, car dans l'optique de
la sorcellerie de la vie, tout acte médical est
la première étape de la magie.
La série du nombre 7 : "Sept Soleils et sept Lunes, sept planètes,
y compris la Poule. Sept éléments avec la farine de l'air."
symbolise la capacité à inventer des concepts abstraits pour expliquer
ou analyser la réalité
concrète, selon l'acception la plus large : science, magie, religion,
philosophie...
La série du nombre 8 : "Huit vents qui soufflent; huit feux avec
le grand feu, allumés au mois de mai sur la montagne de la guerre.
Huit génisses blanches comme l'écume, qui paissent l'herbe de l'île
profonde; les huit génisses blanches de la Dame." symbolise
l'aptitude à s'organiser en société politique
complexe, à développer une civilisation en quelque sorte qui soit
capable de modifier son environnement au lieu de le subir.
La série du nombre 9 : "
Neuf petites mains blanches sur la table de l'aire, près de la Tour de
Lezarmeur, et neuf mères qui gémissent beaucoup. Neuf korrigans qui
dansent avec des fleurs dans les cheveux et des robes de laine
blanche, autour de la fontaine, à la clarté de la Pleine Lune. La laie
et ses neuf marcassins, à la porte de leur bauge, grognant et
fouissant, fouissant et grognant; petits! petits! petits! accourez au
pommier! le vieux sanglier va vous faire la leçon." représente un
autre trait de la civilisation, au-delà de la modification de
l'environnement :
les pratiques culturelles, la transmission du savoir, l'éducation
etc... tout ce qui rend une
civilisation capable d'évoluer.
La série du nombre 10 : "
Dix vaisseaux ennemis qu'on a vus venant de Nantes. Malheur à vous!
malheur à vous! hommes de Vannes!"
symbolise l'aptitude d'une civilisation à se transformer radicalement par la révolution
sans pour autant disparaître.
La série du nombre 11 : "
Onze prêtres armés, venant de Vannes, avec leurs épées brisées; et
leurs robes ensanglantées; et des béquilles de coudrier; de trois
cents plus qu'eux onze." symbolise une étape particulièrement
dangereuse d'une civilisation : l'impérialisme, c'est-à-dire sa capacité
à conquérir et éventuellement coloniser des
terres, et à imposer sa loi à d'autres civilisations, voire à les métamorphoser
pour les intégrer à sa propre culture.
La série du nombre 12 : "Douze mois et douze signes; l'avant-dernier, le sagittaire, décoche sa
flèche armée d'un dard. Les douze signes sont en guerre. La belle
vache, la vache noire qui porte une étoile au front sort de la forêt
des dépouilles. Dans sa poitrine est le dard de la flèche; son sang
coule à flots; elle beugle, tête levée. La trompe sonne; feu et
tonnerre; tonnerre et feu; rien, plus rien ni aucune série!"
symbolise le stade ultime d'une civilisation, ce qui prouve qu'elle a atteint
le degré le plus élevé de sophistication : la décadence, qui la conduira jusqu'à
son inévitable chute. Cela ne signifie pas cependant l'oubli de
ses réalisations et de ses apports au monde. La civilisation romaine continue par exemple
d'influencer la nôtre seize siècles après la chute de l'Empire Romain
d'Occident.
Les Mondes
Les Mondes correspondent en fait à des types d'environnement naturel. On en dénombre sept:
Le Monde Gelé correspond très banalement aux étendues
gelées de type Arctique et Antarctique, et aux zones
proches des pôles, mais pas à un pays tempéré en hiver. Frère Océan
représente le monde marin, l'Ancêtre-étoile les terres
volcaniques mais aussi le monde souterrain, le Monde des
Sables les pays désertiques, le Mondes des Sèves les forêts, de la forêt des Carnutes aux jungles,
et les plaines fertiles,
le Ciel proche les terres montagneuses, les
Landes les plaines marécageuses souvent désertées par
les hommes, ou encore les étendues
sans arbres comme la toundra mongole ou les plateaux des
Highlands en Écosse. Une importante limitation des pouvoirs de Guide est liée à ces mondes: tout sortilège
est associé à un monde particulier et ne peut être réalisé que si le Guide se trouve dans un environnement associé au monde
concerné. Un Guide débutant n'ayant que le Monde des Sèves sera incapable de faire de la magie en haute
montagne ou dans un désert. De même tous les Guides seront privés de magie en environnement urbain. On dit qu'il existe un monde de
vie associé à la ville mais c'est un secret bien gardé par quelques Guides qui ont réussi à percer les secrets de la jungle des villes.
La faculté 'Chasseur' du Guide lui permet de tirer parti de
toutes les propriétés de son environnement, éventuellement,
si cet environnement est fortement magique, de bénéficier
d'effets magiques inscrits dans cet environnement. Les
Mondes de Vie lui permettent de créer des effets magiques
reposant sur son énergie personnelle, mais qu'il façonne en
fonction de son environnement naturel.
Tout sortilège issu de l'un des Mondes de Vie est toujours
composé de la même manière: une Volonté, une Pulsion et une
Matière. Le Guide ou le Druide décide de choisir des
éléments pour remplir la fonction de ces trois composants, décrit au MJ l'effet qu'il souhaite obtenir, en
fonction de quoi le MJ décide de l'effet réel du sortilège,
selon la pertinence des éléments utilisés.
À l'instar des magies démoniaque ou faérique, il s'agit donc
d'une magie de l'instant, dont les effets sont en principe
infiniment variés. Leur composition cependant implique un
certain nombre de restrictions sur le type d'effets
possibles.
Le terme Volonté représente ici la volonté du Guide ou
du Druide, le résultat qu'il souhaite obtenir. Il associe à
cette volonté un chiffre compris entre 0 et 9, qui
représente le niveau de puissance du sortilège qu'il
souhaite lancer. Ce niveau est celui qui faut prendre en
compte par exemple pour les jets de résistance permettant de
résister à ce sort ou pour évaluer la puissance de l'effet
obtenu. De plus, comme toujours, le Druide ou le Guide ne
peut lancer de sortilège de Volonté strictement supérieure
au score de son Affinité Vie. En revanche, le coût du
sortilège est évalué différemment. Il dépend des deux
autres composants: la Pulsion et la Matière.
Pulsion et Matière encadrent le champ d'aplication des
sortilèges issus des Mondes de l'affinité Vie. Les
sortilèges des Mondes de Vie permettent, un deux mots,
d'animer une Matière par une ou plusieurs Pulsion, et
d'orienter la réalisation de ces Pulsions selon la Volonté
exprimée. C'est donc une sorte de négociation entre le
personnage et son environnement.
Un sortilège
doit toujours être composé d'une Pulsion dite 'maîtresse' et
d'autres
pulsions, dites 'subordonnées'. Ces pulsions sont en fait
les pulsions vitales, les instincts plus ou moins
complexes des différentes formes de la matière. Selon sa
complexité, une forme de matière pourra plus ou moins
facilement être animée de pulsions plus ou moins
complexes.
Le règne minéral n'est pas vivant, et les
pulsions qui peuvent l'animer se limitent en principe
aux simples jeu des lois physiques. C'est là que la magie
intervient: le Guide ou le Druide peut décider d'animer
cette matière de pulsions qui lui sont inconnues, ce qui
demandera plus d'énergie magique, mais sera
possible. L'Affinité Vie permet donc de transgresser les
lois même de la Vie mais à un niveau de plus en plus élevé à
mesure qu'on s'en éloigne. Il sera beaucoup plus difficile
d'animer un menhir de la pulsion de reproduction qu'un
lapin.
Les pulsions sont présentées de manière dialectique, dans la mesure où chaque pulsion et sa pulsion opposée sont issues de la même racine:
Société | ←→ | Solitude |
Violence | ←→ | Paresse |
Adaptation | ←→ | Transformation |
Accumulation | ←→ | Équilibre |
Permanence | ←→ | Renouveau |
Les différentes Matières (et énergies, mais d'après la théorie de la relativité générale matière et énergie
sont interchangeables...) correspondant
aux Mondes de Vie
sont les suivantes (attention: les liens négatifs constituent donc les
liens forts, d'après ce qu'on vient d'expliquer):
Prenons quelques exemples pour fixer les idées. Pour faire
pleuvoir, un Guide ou Druide peut utiliser la pulsion
'Accumulation' sur l'humidité ambiante, c'est-à-dire la
matière 'Eau' ('matière inerte liquide'), et pourra laisser
ensuite la nature faire le reste: s'il fait assez froid en hauteur, la vapeur d'eau contenue
dans l'air se refroidira et se condensera
sous forme de gouttes de pluie. Pour refroidir un endroit,
il peut utiliser la pulsion 'Équilibre' sur la matière
'Chaleur', en accélérant cet équilibre avec les couches
supérieures de l'atmosphère, toujours plus froides. Pour
réchauffer un lieu ou une personne, la pulsion
'Accumulation' à l'inverse peut être intéressante.
Pour transformer la vapeur d'eau ambiante en pluie, la
pulsion 'Transformation' peut aussi être utilisée, mais elle
est moins adaptée, dans la mesure où 'Transformation'
suppose une réelle métamorphose de la matière, pas un simple
changement d'état.
Guérir une blessure ou une maladie a recours à la pulsion 'Permanence' sur
la matière 'Règne animal'. Utiliser cette pulsion sur une
blessure donnée devrait permettre de guérir n × v
points de vie localement, où n est le niveau du Guide ou
Druide, et v l'indice de volonté du sortilège. Une
guérison globale devrait être de niveau 7. Reconstituer un membre
perdu impliquera au contraire 'Renouveau' et devrait être également de niveau 7.
Pour entrer en contact avec un animal, on peut utiliser la pulsion
'Société' sur la matière 'Règne animal', la pulsion
'Renouveau' pour arriver à parler avec lui et à lui faire
comprendre des concepts normalement trop complexes pour
lui.
Se métamorphoser revient à utiliser la pulsion 'Transformation' sur
la matière 'Règne animal', sachant que le Guide ou Druide lui-même est considéré comme appartenant au règne animal, du point de vue
de l'affinité Vie. Certains Guides ou Druides utilisent des arbres de la même espèce pour se téléporter d'un endroit en un autre,
au sein de l'Univers Matériel Réel uniquement, et à des distances raisonnables. Ce genre de pouvoir correspondrait à une utilisation originale et coûteuse de la pulsion 'Société' sur le règne végétal. Purifier de l'eau ou rendre comestible des aliments correspondrait à l'utilisation de 'Renouveau' ou 'Transformation' sur 'Matière inerte solide'.
VINNLAND ou HARBAYON
Voir aussi Asgard
Le Vinnland est la réminiscence de cette colonie viking établie sur l'actuel Québec par Leif Erikson,
le fils d'Erik le Rouge, qui fut ensuite repoussée par les Hurons et constitue la première
découverte par une population européenne du continent américain, des siècles avant Christophe Colomb.
Sur Terre Seconde Vinnland est un immense pays où cohabitent tant bien que mal des populations de culture
germaniques et amérindiennes.
Si Vinnland est le nom que les Norriens lui ont donné, les Wendat (nom que les Hurons se donnent dans
leur langue) l'appellent Harbayon, qui signifie "Forêt" en langue huronne.
Ce Vinnland est également paradoxalement le premier lieu où sont apparus les
peuples germaniques de Terre Seconde. Les Norriens de Norrenwelt sont par exemple des colons venus
du Vinnland. De même de nombreuses peuplades elfiques sont originaires du Vinnland, car
c'est là que les premiers Mondalben atterrirent. L'origine de la culture des Elfes
Sauvages (Uralben) est d'ailleurs à chercher dans cette proximité avec le chamanisme amérindien.
VIVIANE
Voir aussi Merlin, Épersonaï, La Langue draconique
Viviane fut jadis la compagne de Merlin mais elle est aussi celle qui
enferma définitivement l'Enchanteur loin du monde, avec l'aide de
Morgane, la vieille ennemie de l'enchanteur (cf. Morgane). Elle
a cependant poursuivi l'œuvre de son ancien amant en donnant à la
magie draconique la formalisation théorique dont la pensée de Merlin
avait besoin. Lorsque Merlin rencontra Viviane, il était encore simple
Sorcier d'Io, et n'avait nulle intention de créer une quelconque
langue enchantée, bien qu'Épersonaï et ses disciples fussent déjà en
activité. Merlin fut celui des disciples d'Epersonaï qui rejoignit le
dernier la Transcendante Énnéade, et la langue draconique fut la
dernière à être créée. Pourquoi Merlin a-t-il choisi de se lancer dans
un tel ouvrage? Par amour pour Viviane: il voulait partager avec elle
son univers: la magie, mais Viviane n'avait aucun don natif de sorcier
pour la magie. Merlin ne pouvant faire d'elle une sorcière comme lui,
résolut d'en faire une magicienne, une magicienne d'une langue qu'il
créerait pour elle, par amour pour elle. C'est donc la raison pour
laquelle Merlin quitta le monde élitiste des sorciers pour s'engager
dans celui - naissant à peine alors - des mages, pour qui la magie
résultait du travail.
Viviane a donc été la première draconiste après Merlin. C'est elle qui
a poursuivi son œuvre au-delà même de ses intentions premières. Merlin
s'était associé au desseins d'Épersonaï, mais il n'avait pas
l'intention de renoncer à la sorcellerie, ni de laisser la langue
draconique se répandre parmi les hommes, permettant aux plus doués
d'entre eux d'égaler voire de dépasser les sorciers d'Io, qui se
considéraient comme les premiers des sorciers. Les sorciers aryas,
dont Merlin avait tant appris, s'étaient par exemple constitués en une
caste au-dessus des autres, et s'estimaient voués à régenter l'univers
sensible. C'est d'ailleurs le credo des disciples de Keridwenn (cf.
Keridwenn). Mais si ceux-ci considèrent Merlin comme un
traître, ayant livré à Épersonaï les secrets des sorciers d'Io, Merlin
lui-même n'a jamais pensé trahir cette idée qu'il a toujours partagée.
La langue draconique était un présent à Viviane, mais ne devait pas
servir à l'éveil des simples.
Mais Viviane, ayant entre-temps rencontré Morgane dans la
Transcendante Énnéade, reprit à son compte le dessein d'Épersonaï.
Morgane ayant elle-même poussé la "démocratisation" jusqu'à rendre sa
langue articulable par n'importe qui ayant un peu de mémoire, sans
nécessité de travailler pour cela, elle aida Viviane à répandre la
langue draconique parmi les hommes. C'est aujourd'hui la langue la
plus pratiquée par les mages. Elles ont donc réussi, mais il leur
fallut pour cela enfermer l'enchanteur à jamais dans une prison
magique
hors du temps, entre la vie et la mort, bien ingratement récompensé de
son amoureux dévouement.
Aujourd'hui nul ne sait cependant ce qu'il est advenu de Viviane.
Est-elle morte ou partage-t-elle
l'immortalité factice de son prisonnier, quelque part hors du temps de
Terre Seconde? Quoique n'ayant
point été la créatrice de l'art draconique, elle est celle qui fonda
théoriquement la démarche de
Merlin et c'est pourquoi son nom est associé à toute la théorie
draconiste de la magie, plutôt
que celui de son maître Merlin.
Évanescences et Sources
Viviane propose d'assimiler les effets magiques, quels qu'ils soient à des ondes d'une énergie mystérieuse et inconnue, capable de traverser toute matière,
à l'exception de la pierre uranique, naturellement. Si l'on cherche une analogie moderne avec la lumière, on pourrait dire que Viviane voit la magie
comme une onde d'énergie électromagnétique, que les draconistes voient équivalente à une certaine quantité de matière (comme si la relativité générale
s'appliquait). Les draconistes considèrent en effet que la magie n'est qu'un état de la matière alors que les mages-géomètres considèrent que la magie
est une aberration qui finira par s'épuiser. Mais ils utilisent l'un et l'autre le modèle de Viviane, sans s'accorder sur l'origine de cette énergie.
Viviane sépare alors les effets magiques évanescents des sources (cf. Évanescence), et subdivise ensuite les sources en sources animées et inanimées. Un effet évanescent
est donc une onde chargée d'énergie magique qui finit par se dissiper après que ce que les mages-géomètres appellent "l'érosion du réel" l'ait épuisée. Une source
est une matière émettant de manière permanente un ou plusieurs modes propres, comme un objet magique ou un lieu enchanté pour les sources inanimées ou une créature
magique ou un lanceur de sorts pour les sources animées. La Transcendance morte est ainsi une évanescence ou onde retardée, tandis que la Transcendance vive est
une source animée lorsqu'elle est présente en une personne, inanimée lorsqu'elle est présente en un objet magique ou matériau magique brut.
Mais l'analogie avec le rayonnement électromagnétique s'arrête là: l'onde de magie n'a aucun "déplacement" identifiable. Elle entre en contact avec
la cible matérielle ou immatérielle qu'elle affecte, guidée par la volonté de sa source, qu'elle soit ou non animée. Elle peut s'attacher à sa cible et perdurer
très longtemps, comme dans le cas d'un envoûtement. Une personne envoûtée sera en quelque sorte constamment parcourue par l'onde de magie qui l'affecte et ce jusqu'à
ce qu'elle soit libérée de l'envoûtement.
L'onde de magie peut donc affecter à la fois la chair et la pensée, le corps et l'âme etc... Elle peut potentiellement tout changer. Comme une fonction périodique elle peut être
décomposée comme par la transformée de Fourier sous la forme d'une série entière d'harmoniques, c'est-à-dire d'ondes sinusoïdales
associées chacune à un mode propre particulier. Chaque effet magique peut donc être décomposé selon ses harmoniques, et raisonnablement approché par un sous-groupe
fini de ces harmoniques, comme un synthétiseur recompose les sons d'un instrument de musique.
Le dernier volet du modèle de Viviane est l'identification des domaines de magie dans l'espace des modes propres des harmoniques magiques, qui
se trouve être à trois dimensions selon elle (en fait les Mages-Géomètres ont une vision beaucoup
plus générale à ce sujet). Les harmoniques
de la Transcendance, de la Grâce et de la magie naturelle sont des points de coordonnées entières, situés sur des surfaces bidimensionnelles de cet espace, surfaces qui ne se touchent pas. La Quintessence correspond
à un sous-domaine 3D de l'espace: la boule de rayon 1 centrée sur l'origine. C'est le caractère tri-dimensionnel des harmoniques quintessentielles qui
permet à la magie quintessentielle d'être si bien accordée à la pensée. L'Innommé représente naturellement tout ce qui se situe hors des quatre
autres régions. Si on poursuit l'analogie mathématique, on peut écrire qu'une harmonique
magique s'écrit sous la forme d'une exponentielle complexe
H(x,y,z)=A exp(2πi(kx+ly+mz)), où le point (k,l,m) de Z3
correspond au mode propre de l'harmonique.
Les lois de Viviane (ou de Merlin)
Viviane est également connue pour les lois qu'elle a formulées à partir des travaux de Merlin, qu'on attribue tantôt à elle
tantôt à son maître (façon Socrate-Platon). CES LOIS
SONT UNIVERSELLES ET S'APPLIQUENT À TOUTES LES FORMES DE MAGIE SANS DISTINCTION, hormis celles
qui bien entendu
se limitent dans leur formulation à la magie transcendante et/ou divine
ou encore de manière plus restrictive à la magie du Verbe. Les lois spécifiques à la Transcendance (et
la Quintessence bien entendu)
et la Grâce, c'est-à-dire aux formes de magies postérieures à Épersonaï,
sont censées constituer l'héritage d'Épersonaï, et sont aussi appelées Principes transcendants
ou Principes d'Épersonaï. Ce sont les limites qu'Épersonaï a souhaité fixer à la magie
pour éviter qu'elle mette trop en danger l'équilibre de Terre Seconde. Ils sont
notés ci-dessous par un astérisque.
I. L'érosion du réel
Toute évanescence s'éteint au plus tard avec la mort de celui qui l'a créée.
II. La conservation du pouvoir 1 (loi des sources inanimées)
Toute source inanimée stable résulte de la transformation d'une autre source
ou de la dégradation
d'une source animée par sacrifice.
III. La conservation du pouvoir 2 (loi des sources animées)
Toute source animée stable résulte résulte de la transformation d'une autre
source animée, hormis pour les affinités des êtres mortels, qui elles
ne résultent que de la simple naissance.
IV. Le prix de la pensée *
Toute création d'une source inanimée stable de magie transcendante
par le Verbe contraint le mage à un sacrifice de Transcendance
charnelle - c'est-à-dire la sienne propre ou celle d'un mortel
consentant et conscient - contribuant au moins pour moitié à la vertu de la source ainsi créée.
V. L'obligatoire perfection*
En cas d'échec, une personne donnée ne peut plus entreprendre à
nouveau par magie
transcendante ou divine un envoûtement ou désenvoûtement donné sur une
personne donnée.
Cette loi s'applique également à certaines formes de magie naturelle ou antique.
VI. La volonté adverse
Une simple volonté crée la magie, de même une simple volonté
contraire à la réalisation d'une magie peut suffire à la détruire,
et parfois sans l'aide de nulle science ni conscience.
VII. Le savoir irremplaçable
La magie ne se subtitue jamais à la connaissance. Qui veut soigner par magie une jambe cassée
doit connaître l'anatomie. Qui veut rendre à une personne sa santé doit connaître la maladie dont il souffre. Qui veut
purger les entrailles ou le sang d'un poison doit savoir comment celui-ci agit sur le corps. Qui veut soigner
la folie doit savoir ce qui définit la raison.
Cette loi extrêmement importante explique pourquoi justement on ne peut soigner les folies qui ne soient pas magiquement
induites (auquel cas c'est un simple envoûtement qui peut disparaître), pourquoi certains poisons peu connus ou certaines
affections mystérieuses comme la Guildienne tiennent la magie en échec. Bien entendu un mage n'est pas obligé
d'avoir des connaissances en médecine pour soigner quelqu'un, mais celui qui a créé le sortilège qu'il utilise
le doit.
VIII. La dîme invisible *
La puissance d'un sortilège transcendant ou divin est
au prorata de son coût en Transcendance ou en Grâce, et
dépend de la quantité de matière touchée, du fait qu'il s'agisse d'un être
animé ou non, de la volonté dans le cas d'une cible
animée ou inanimée dotée de volonté.
IX. La chair *
Les affinités mortelles, ou sources
animées de Transcendance, apportent
une quantité de Transcendance variable mais toujours finie,
limitée par la maîtrise de la personne, et qui
se régénère par le sommeil ou la méditation chez les vivants.
X. Le privilège de l'achimiste
Tout enchantement, ensorcellement, sacralisation, et toute création par magie d'une source inanimée,
transcendante ou non, ne peut bénéficier de l'effet magique natif des matières utilisées lorsqu'elles en sont porteuses.
XI. L'irréversibilité du façonnement
Tout enchantement, ensorcellement, sacralisation, et toute création par magie d'une source inanimée,
transcendante ou non, façonne et dénature définitivement la vertu magique, qui ne peut jamais être réutilisée
dans un autre dessein. Seuls les sources inanimées crées par pur savoir alchimique et exprimant ainsi leur vertu native
peuvent être réutilisées, car n'ayant subi nul façonnement, elles sont en fait aussi pures qu'au jour où on les trouva.
XII. La cage
Le port d'une protection de métal autour du crâne, même insignifiante, inhibe toute forme de pratique magique
chez les mortels.
VODIANOÏ (ВОДЯНОЙ)
cf. le Peuple-Fée
和 [WA] (Le Peuple)
Voir aussi Bakemono, Io
Article en cours de rédaction
和 signifie "harmonie" en japonais et était utilisé jadis par les Nippons
pour se désigner eux-mêmes. Dans le contexte de Terre Seconde, le Peuple Wa correspond à une
réminiscence d'un japon médiéval
qui n'ait pas encore accueilli le bouddhisme, mais déjà subi
l'influence culturelle chinoise.
C'est un peuple qui n'a pas encore sa propre écriture (les lettrés du Peuple Wa
écrivant en chinois), mais pratique déjà la religion Shintô,
interprétée dans Terre Seconde comme une forme dérivée de la
sorcellerie dracomancienne (cf. Io).
Leur culture correspond à celle du Yamato, soit du Japon entre le
IIIème et le VIIIème siècle. [...]
XIMENIA et DIHYA
Voir aussi Dieu Unique
Article en cours de rédaction
Ximenia représente une réminiscence de la péninsule ibérique partagée
entre la culture
chrétienne du nord héritée de l'ancien royaume des Wisigoths et la
culture arabo-berbère
du sud, dont la geste de Rodrigo Diaz de Vivar, au XIème siècle,
surnommé "El Cid" représente le moment le plus
célèbre.
Dihya, voisine géographiquement, représente une réminiscence de
l'ouest du Maghreb, de culture berbère
islamisée et partiellement arabisée.
Ximenia est une terre partagée entre trois cultures, qui représentent
une version simplifiée de la richesse
culturelle de l'Espagne et du Portugal des X-XIèmes siècles : au
sud la culture arabe et berbère, au nord
la culture ibérique, qui est en fait un mélange entre la culture des
ibéro-romains ou Ibères romanisés, et celle des
Wisigoths, peuplade germanique chrétienne, qui occupa tout la
péninsule jusqu'au VIIIème siècle et y établit
un royaume, d'abord vassal de l'Empire Romain puis indépendant après
la chute de celui-ci,
comme les Francs le firent en Gaule romanisée. Cette culture est
appelée celle des Godo-Romanos (Gotho-Romains en
castillan) dans le contexte de Terre Seconde. Dihya en revanche ne
concerne que les cultures berbère et arabe, mais
son destin est indissociable de celui de Ximenia. Ces deux
réminiscences de Terre Seconde sont donc étroitement liées.
La partie sud de Ximenia est une réminiscence du Califat de Cordoue, sous
le brillant règne d'Abd al-Rhaman III, qui se proclame Calife et gouverne selon des
principes de tolérance à l'égard des religions chrétienne et juive. Cette période, relativement
pacifique et surtout très fructueuse sur le plan de l'essor des sciences et des humanités, servira de
référence pour cette réminiscence.
[...]
XOA
(Prononcer 'xoa' ou 'khoa') cf. Titans et Titanides