Tant pis
J'aimerais chanter les nuits d'été
Mais c'est en hiver que ma Muse est née
Je n'ai d'autre temps ni d'autre saison
Et mes vers sont parcourus de frissons
Parfois j'aimerais chanter la beauté
Mais c'est hideuse que ma Muse est née
Je n'ai d'autre miroir ni d'autre masque
Et mes vers ont des images fantasques
Et j'aimerais chanter l'humanité
Mais c'est en enfer que ma Muse est née
Je n'ai d'autre refuge ni d'autre havre
Et mes vers se nourrissent de cadavres
Et j'aimerais chanter l'inespéré
Mais c'est lucide que ma Muse est née
Je n'ai d'autre sens ni d'autre regard
Et mes vers sont francs comme le hasard
Et je voudrais chanter l'amitié
La tendresse et la complicité
Mais ma Muse naquit solitaire
Mes vers ne connaissent que le désert
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