Spirale, ô Spirale!



Tes doigts crochus

Comme des pièges

Te lient aux murs

Dedans ma tête.



Où que je sois,

Mon âme en flammes

Tombe vers toi,

Toujours plus bas,



Car tu commandes

Même aux planètes.

Mon ciel d'enfant

Tombe sans cesse.



Spirale, ô Spirale!



Et quand je crois

Te capturer,

Toucher du doigt

Ton centre vrai,



Je n'ai trouvé

Qu'un trou béant.

Ma proie tuée

N'est que néant.



Je ne peux donc

Ni te chasser,

Ni voir le fond,

Ni t'échapper



Spirale, ô Spirale!



Mais qui donc souffre,

Si ce n'est toi?

Le vent s'engouffre

Dans ton œil noir.



L'œil sans paupière

Ne dort jamais.

Il est l'envers

Et l'endroit même.



Tristesse honnie

Je te refuse.

Ma joie jolie

Reste recluse.



Spirale, ô Spirale!



Et tout se noie

Le beau, l'horrible,

Dedans ta toile

Presque invisible.



Je ne sais pas

Comment sortir.

Et tout s'en va

À vau-l'eau pire.



Le jour se lève,

Ou la nuit tombe,

Chaque heure blême

Creuse ma tombe.




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