Mon chat noir

Mes jolies petites pattes noires,
Je ne pourrai plus jamais vous voir
Ni vous sentir peser sur mon dos
Ou mes jambes croisées en berceau.

Quel étrange silence, qui reste
Après qui ne parlait que par gestes.
Est-ce que ma main prendra de l’âge
Sans la caresse de ton pelage ?

Le chat s’en va tout seul, sans un mot,
Toi qui gardais sous tes yeux mi-clos
Un secret qui rendait le sourire,
Que tu n’as jamais voulu me dire.

Silhouette qui manque à nos murs,
Passager clandestin en fourrure,
Qui si souvent soulageas ma peine...
Je te devais d’abréger la tienne.

Même à l’issue de l’ultime alerte,
Tes paupières sont restées ouvertes.
Mon chat encore qui se prélasse...
Mais tu regardais la Mort en face.


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